Alignement

Les demis-finales avaient pris fin il y avait trois jours avec la victoire du futur prince impérial Celukos Hirmal sur une dénommée Syriane et celle de Zavall -personnalité étrange, arriviste et ambitieuse de la cours impérial- sur un certain Seith.

Aujourd’hui, l’Hérault se trouvait au centre de l’arène et procédait à l’introduction de la grande finale. Carta était accoudé au bord de l’arène et s’abimait dans la contemplation du sable et des cris de la foule, Loupiot était couché à ses pieds. Un homme s’approcha de lui et fit un salut militaire, frappant sa poitrine de son poing droit puis positionnant son poing à hauteur de sa tête, le coude en angle droit.

- Du pain et des jeux, comme d’habitude il a bien joué ses cartes.

- Je vous demande pardon sir ?

- Rien, rien, je réfléchis à voix haute. Tout est prêt ?

- Oui sir, ils sont tous là !

- Parfait, nous y allons alors.

- Je ne comprendrais jamais le goût que les Hommes ont pour le sang, les loups ne font couler le sang que par nécessité, eux ils s’en amusent.

- Moi non plus Loupiot, moi non plus mais force est de constater que l’empereur a bien comprit comment l’utiliser.

Le lieutenant Garth mena son supérieur au lieu où les participants du tournois avaient été rassemblés à l’exception des concurrents impériaux. Là se trouvait Seith, Asaïra, Mila et Syriane, ils se trouvaient dans ce qui servait de vestiaire, on les avait désarmé et l’on avait mit à leur disposition de quoi boire et manger pour préserver un sentiment de quiétude qui les rendaient moins méfiants. Avec eux se trouvaient six hommes équipés de lances aux poings, d’épées dans leurs fourreaux et d’une armure légère en cuir destinée à ne pas entraver leurs mouvements. Tous firent le salut militaire lorsque leurs supérieurs entrèrent dans la pièce. Carta salua brièvement ses hommes puis se tourna vers les anciens participants, Loupiot vint se coucher à ses pieds, prêt à bondir si besoin était.

- Je sens l’odeur de la peur mais elle semble plus venir de notre meute.

- Ils sont nerveux, ils ont vu de quoi leurs adversaires étaient capables et eux manque de confiance dans leurs capacités.

Loupiot sentait assez clairement que sont frère lui-même était nerveux mais il ne broncha pas et continua de jouer au simple chien de compagnie. Carta se concentra sur sa mission et sur ses adversaires du jour. Carta campa une position bien droite, stable et qui ne le désavantagerait pas en cas d’attaque surprise, puis toussa pour attirer l’attention des participants et prévenir ses hommes.

- Bien, vous vous demandez sans doute pourquoi vous êtes tous rassemblé ici. La raison est enfaite très simple, nous allons procéder à un contrôle de votre identité. Vous comprenez certainement qu’avec toutes les personnalités de l’empire qui séjourne dans la capitale, je ne peux me permettre de laisser courir de potentiel Varden ou rebelle avec des aptitudes comme les vôtres. Soldat, procédez !

Mila avait été mise dans un vestiaire aux côtés de ses amis. Elle se demanda pourquoi on les avaient enfermé là-dedans. Elle décida de se lever pour parler à un garde :

« Bonjour mon chere monsieur. Je voulais juste savoir pourquoi nous sommes ici, désarmés ?
- Rassis-toi.
- Je peux savoir pourquoi, ou...
- RASSIS TOI !
-Ok, c’est bon, ça va ! »

Mila crut voir ses amis rire, elle se mit à rire également. Puis on leur donna de quoi boire et manger. Mila, affamée, dévora comme à son habitude ce qu’on lui donna, provoquant l’hilarité de ses amis. Cette hilarité ne dura pas très longtemps, un homme et son compagnon rentrèrent, Mila ne le conaissait pas mais il avait l’air important vu la réaction des gardes. Puis l’homme parla :

- Bien, vous vous demandez sans doute pourquoi vous êtes tous rassemblés ici. La raison est en faite très simple, nous allons procéder à un contrôle de votre identité. Vous comprenez certainement qu’avec toutes les personnalités de l’empire qui séjourne dans la capitale, je ne peux me permettre de laisser courir de potentiels Vardens ou rebelles avec des aptitudes comme les vôtres. Soldat, procédez.

Mila eut du mal à déglutir en entendant ça. Elle était Rebelle, fière de l’être, et cette homme faisait visiblement partie de l’empire, comment réagir ? Un réel dilemne s’imposa dans son esprit. Elle ne savait pas quels étaient les contrôles dont parlait l’homme. Mais Mila n’avait pas l’intention de nier son identité.

Syriane écouta le monologue de l’homme, perplexe qu’elle était quand à l’attitude à tenir. Elle le connaissait, cet étrange soldat. C’était lui qui l’avait en quelque sorte sauvé, quand elle s’était trouvée prise par l’empire. Il était indéniable qu’il l’avait reconnu. Sans doute lui était-il possible de cacher ses oreilles, mais elle ne pourrait nier longtemps appartenir à une autre nation qu’à celle des Vardens. De toute manière, même les elfes libres étaient considérés comme des traîtres par l’empire. Elle n’avait plus qu’à fuir, ou à se battre, songeât-elle amèrement.
Le vestiaire était une salle assez petite, dont les fenêtres étaient toutes recouvertes d’épais rideaux. Les seules issues étaient la grande porte menant sur la tribune, et une autre petite sortie dont deux des soldats présents gardaient l’entrée. L’elfe sut presque immédiatement que sa fuite était impossible. Mila, Asaïra, Seith, Nostenfer… La plupart des combattants présents étaient des Rebelles-nés, sinon des êtres au cœur indépendant. Du moins le pensait-elle.
Trois soldats s’avancèrent, les mains levées en signe de paix. La réaction de Syriane fut instantanée. Elle reposa son verre et sortit sa dague dans un geste quasi-invisible. Du groupe, elle n’était pas la plus proche des soldats. Cela ne l’empêcha pas de reculer de quelques pas, jusqu’à buter sur une table. En ces quelques jours d’attente, ses cheveux avaient étrangement foncé. Tels étaient les effets des sombres villes humaines sur Syriane. Sa joie habituelle en avait d’ailleurs aussi prit un coup. D’humeur noire, l’elfe releva sa dague devant son visage, en un symbole défensif.

- Pas de ça, messire. Il n’a jamais été précisé que les participants de ce tournoi se devaient d’être de parfaits empireux.

Asaïra, qui n'aimait pas du tout se retrouver enfermée contre son gré, en profita tout de même pour manger à volonté. Pourtant quand l'autre arriva avec son soi-disant chien elle trouva que l'air se chargeait d'électricitée. Les paroles qui furent prononcées par l'individu accrurent sa méfiance. Elle était désarmée, enfin censée être désarmé, et une de ses mains était plongée dans un plat rempli de délicieux pains au miel. Elle se figea en apprenant qu'il voulait contrôler leur identité. Syriane sortit aussitôt une arme en s'éloignant.
Asaïra se leva, finissant son pain au miel, et regarda le chef, de manière plus qu'insistante.

- Je ne savais pas que vous alliez faire cela. Je suis obligée d'y passer ? Je suis une loyale servante de l'empire.

Un sourire angélique démentit ses paroles. Allons bon elle n'allait tout de même pas devoir arrêter de manger et répandre le sang là-maintenant-tout de suite ? Quel ennui !