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 L'histoire de l'Alagaesia

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Feu-de-neige
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MessageSujet: L'histoire de l'Alagaesia   L'histoire de l'Alagaesia Icon_minitimeJeu 3 Déc - 17:12

L'histoire de l'Alagaësia
[Extrait du tome I de la série l'Héritage de Christopher Paolini]

" L’existence des dragons n’a pas de début, si ce n’est la création de l’Alagaësia elle-même ; et elle ne connaîtra pas de fin, sinon quand le monde disparaitra, car les dragons souffrent comme souffre la Terre. Ce sont eux qui, les premiers, peuplèrent notre région ; eux, les nains, et quelques créatures diverses. Ils y vécurent heureux avant tous les autres, forts et fiers dans leur gloire originelle. Leur monde demeura intact jusqu’à l’arrivée des elfes, qui débarquèrent sur la côte dans leurs bateaux d’argent. Les elfes ne sont pas des êtres mythologique, ils existent bel et bien. On les appelle « le beau peuple » parce que leur espèce dépasse en grâce toutes les autres ; et ils viennent d’Alalea – un pays dont personne ne sait sauf eux qui s’y cache… ni où il se cache. Les elfes donc débarquèrent en Alagaësia fiers et forts, comme les dragons. Ils tiraient leur puissance de la magie. D’abord, ils considérèrent les dragons comme des animaux ; cette méprise engendra une erreur fatale. Un jeune elfe turbulent traqua un dragon ; il le poursuivit ainsi qu’il aurait poursuivi un cerf, et il le tua. Furieux, les dragons, à leur tour, chassèrent le chasseur et vengèrent leur congénère. Hélas, le bain de sang ne s’arrêta pas là : les dragons se réunirent et attaquèrent le peuple des elfes dans son ensemble. Abasourdis par ce terrible malentendu, les assaillis essayèrent de mettre un terme aux hostilités ; sans succès, car ils ignoraient comment communiquer avec les dragons. S’ensuivit alors une guerre très longue et très sanglante, que les deux parties déplorèrent plus tard. Dans les premiers temps, les elfes n’acceptèrent le combat que pour se défendre. Ils n’aspiraient qu’à stopper l’escalade de la violence ; mais la férocité et la rage des dragons ne leur laissèrent point le choix : ils devaient attaquer à leur tour, afin d’assurer leur survie. Ma guerre dura cinq ans ; et l’hécatombe aurait continué longtemps si un elfe n’avait pas trouvé un œuf de dragon. Cet elfe s’appelait Eragon. Nul ne sait pourquoi cet œuf avait été abandonné : selon les uns, ses parents auraient succombé à une attaque elfique, selon les autres, les dragons l’avaient laissé à dessein à cet endroit précis. Quoi qu’il en soit, Eragon comprit sur le champ l’intérêt d’élever un dragon- partant, d’avoir un dragon pour ami. Il l’éleva en secret et l’appela dans la langue d’antan, ainsi que le voulait la coutume, Bid »Daum. Lorsque Bid »Daum eut atteint sa taille adulte, Eragon le monta afin de prouver aux autres dragons qu’ils pouvaient vivre en bonne intelligence avec les elfes. On conclut des accords de paix ; et, pour symboliser cette union des peuples que nul ne devrait briser jamais, il fut décidé d’instituer l’ordre des Dragonniers. Au début, ceux-ci n’étaient rien de plus qu’un trait d’union entre elfes et dragons. Cependant, au fur et à mesure que les années passaient, leur mérite éclata aux yeux de tous, et leur autorité grandit. Ils finirent par s’établir sur l’île de Vroegard, où ils construisirent une place forte : Dorù Areaba. Avant que Galbatorix ne renversât la Confrérie, les Dragonniers avaient plus de pouvoirs que tous les rois d’Alagaësia réunis [...] Trois siècle après l’arrivée du beau peuple, les humains débarquèrent et purent s’intégrer aux Dragonniers."
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MessageSujet: Re: L'histoire de l'Alagaesia   L'histoire de l'Alagaesia Icon_minitimeJeu 3 Déc - 17:15

La légende de Brom
[Extrait du tome I de la série l'Héritage de Christopher Paolini]

« Puis les spectateurs s’approchèrent les uns des autres afin de se tenir chaud, et Brom, le vieux conteur, s’avança. L’homme avait serré son ample cape noire autour de ses épaules voûtées ; sa longue barbe blanche emmêlée tombait sur sa poitrine. Il étendit les bras, et ses mains apparurent, recourbées telles des serres. Alors, il commença son récit :

- Les sables du temps, nul ne peut les arrêter. Les grains s’écoulent, les années passent, les souvenirs restent. Ce que nous avons perdu se perpétue dans nos mémoires. Ce que vous allez entendre est imparfait et incomplet. Néanmoins, écoutez cette histoire, chérissez-la, car, sans vous, elle ne serait pas. Je vais exhumer pour vous ce trésor longtemps égaré, oublié, caché dans les brumes mystérieuses du passé…

Les yeux vifs du récitant scrutèrent les visages captivés des spectateurs.
- Avant la naissance des pères de vos arrières-grand-pères, reprit Brom, la Confrérie des Dragonniers existait déjà. Protéger et surveiller nos terres grâce aux dragons et aux pouvoirs que ceux-ci leur conféraient, telle était la mission de ses membres. Durant des milliers d’années, ils s’en acquittèrent avec honneur. Leurs prouesses dans les batailles étaient sans équivalent, car chaque dragonnier avait la force de dix soldats. Ils étaient immortels, ou presque : seul l’acier pouvait les transpercer ; seul le poison pouvait les terrasser. Ils se servaient de leur puissance pour accomplir le bien- et seulement le bien ; aussi, sous leur tutelle, des villes prospères s’érigèrent-elles. Tant que les Dragonniers assurèrent la paix, Alagaësia fut florissante. C’était un âge d’or. Les elfes étaient nos alliés, et les nains nos amis ; la richesse et la joie de vivre irradiaient les cités. Hélas, cela ne pouvait durer…

Brom baissa les yeux et se tut. Oui il reprit avec dans sa voix une tristesse infinie :
- Nul ennemi ne pouvait détruire la Confrérie, mais personne ne pouvait protéger les Dragonniers contre eux-mêmes. Or, lorsque la Confrérie était au faîte de sa puissance, il advient qu’un garçon, du nom de Galbatorix, naquit à la province d’Inzilbêth, aujourd’hui disparue. A dix ans, on l’évalua, ainsi que le voulait la coutume, et on décela en lui un potentiel exceptionnel. Les Dragonniers l’acceptèrent comme l’un des leurs. Galbatorix subit leur entraînement, et montra des dons remarquables. Doué d’un esprit hors du commun et d’un corps d’une force extraordinaire, il quitta rapidement les rangs des apprentis pour rejoindre ceux des Confrères. Certains jugèrent que cette promotion brutale était risquée ; las, le pouvoir avait érodé la modestie des Dragonniers ; ils étaient devenus trop arrogants pour prendre en compte les mises en garde. C’est ainsi qu’ils signèrent leur arrêt de mort…

Brom reprit son souffle avant de continuer :
- Donc, peu après que son entraînement fut terminé, Galbatorix partit pour un périple fort aventureux en compagnie de deux amis, à dos de dragon. Loin dans les terres septentrionales, ils s’aventurèrent, volant jour et nuit. Ils se hasardèrent profondément dans les territoires des Urgals, car, présomptueux, ils pensaient que leurs pouvoirs suffiraient à les protéger. Là-bas, alors qu’ils se reposaient enfin sur une épaisse couche de glace qui ne fond jamais, même en été, ils furent pris dans une embuscade tendue par les Urgals. Les deux compagnons de Galbatorix et leurs dragons furent massacrés. Cependant, malgré de graves blessures, Galbatorix réussit à mettre les monstres en déroute. Le malheur voulut qu’une flèche ennemie vint se ficher dans le cœur de sa dragonne. Incapable de la guérir, Galbatorix la vit mourir dans ses bras. Ainsi furent plantées les graines de sa folie…

Le conteur joignit les mains et tourna lentement la tête pour observer l’assistance. Les ombres projetées par les flambeaux dansaient sur son visage fatigué. Les mots qu’il prononça ensuite furent graves et profonds, tel un glas.
- Seul, privé d’une grande partie de sa force, rendu presque fou de douleur par la perte de sa monture, Galbatorix erra comme une âme en peine dans un territoire désolé, appelant la mort. Mais la mort de voulut pas de lui. Les Urgals eux-mêmes s’enfuyaient à l’approche de cette manière de fantôme. C’est alors qu’il vient à l’esprit de Galbatorix que, peut-être la Confrérie lui offrirait un autre dragon. Poussé par cette idée, il entreprit un voyage épuisant, à pied, à travers la Crête, qu’il avait survolée en un clin d’œil sur le dos de sa dragonne. Il lui fallut plusieurs mois pour la parcourir dans l’autre sens. Il pouvait chasser grâce à la magie, mais, maintes fois, il emprunta des chemins où même les animaux n’osaient pas se risquer. Tant et si bien que, lorsqu’il eut enfin franchi les montagnes, il était plus mort que vif. Un fermier, le trouvant évanoui dans la boue, prévint les Dragonniers. Ceux-ci emmenèrent leur confrère inconscient dans leur retraite. Là, Galbatorix dormit quatre jours, et son corps guérit : lorsqu’il se réveilla, il dissimula la fièvre qui faisait bouillir son esprit. Devant le conseil chargé de le juger, Galbatorix réclama un autre dragon. La véhémence de sa requête révéla sa démence. Le conseil découvrit son vrai visage et repoussa sa demande. Galbatorix était désespéré. Berné par son délire, il parvint à se persuader que sa dragonne était morte par la faute des Dragonniers. Nuit après nuit, il se convainquit de la véracité de son mensonge, et il mit au point une terrible vengeance.

La voix de Brom n’était plus qu’n souffle hypnotisant ;
- Il trouva un Dragonnier compréhensif et, piquant sa sympathie, il inocula au malheureux le poison de sa folie. Il multiplia les démonstrations faussées ; il recourut aux secrets de magie noire qu’un Ombre lui avait enseignés au cours de ses errances ; à force, il sut enflammer l’esprit du Dragonnier contre les Anciens. Ensemble, il attirèrent traîtreusement l’un d’eux dans un piège pour le tuer. Le crime accompli, Galbatorix se retourna contre son complice et l’abattit. Les Dragonniers le surprirent à ce moment-là, les mains pleines de sang. Un cri de rage tordit les lèvres de Galbatorix, qui s’enfuit dans la nuit. Sa folie le rendait si rusé qu’on ne le retrouva point. Pendant des années, Galbatorix se cacha dans les Terres désertiques, tel un animal traqué. Nul n’oubliait les atrocités, mais, le temps passant, on finit par abandonner les poursuites. Cependant, la mauvaise fortune frappa de nouveau : Galbatorix rencontra Morzan, un jeune Dragonnier de constitution solide, mais d’esprit fragile. Galbatorix le persuada de laisser une porte ouverte dans la citadelle d’Ilirea – qu’on appelle Urû ‘baen de nos jours. Galbatorix s’y faufila et vola un œuf de dragon. Son disciple et lui se cachèrent dans un endroit où les Dragonniers ne s’aventuraient jamais. Là, Morzan commença son initiation aux forces maléfiques. Galbatorix lui enseigna des secrets interdits qui n’auraient jamais du être dévoilés. Là naquit et grandit le dragon noir de Galbatorix nommé Shruikan. Lorsque Shruikan eut atteint sa taille d’adulte, et que Morzan eut terminé son apprentissage, ensemble, ils combattirent tous les Dragonniers qu’ils croisèrent. A chaque fois qu’ils en tuaient un, leurs forces grandissaient. Douze Confrères se rallièrent à Galbatorix, mus par le goût du pouvoir et le ressentiment. Avec Morzan, ils devinrent les Treize Parjures. Les Dragonniers survivants, déconcertés par cette alliance, succombèrent à l’assaut des traître. Les elfes, à leur tour, livrèrent un combat acharné à Galbatorix, mais, dépassés, ils furent contraints de se replier sur leurs terres secrètes, d’où il ne ressortirent plus jamais. Seul Vrael, le chef des Dragonniers, sut résister à Galbatorix et aux Parjures. Homme d’expérience, âgé et sage, il lutta pour sauver ce qui pouvait encore l’être, et empêcha ses ennemis de mettre la main sur les derniers dragons. Au cours de l’ultime bataille, devant le portes de Dorù Areaba, Vrael vainquit Galbatorix, mais il répugna à l’achever. Mal lui en prit : Galbatorix profita de son hésitation pour lui porter un coup violent sur le côté. Grièvement blessé, Vrael se réfugia dans la montagne d’Utgard, où il espérait reprendre des forces. Il n’en eut pas le loisir. Galbatorix le retrouva, le défia et le blessa à l’entrejambe. Grâce à cette fourberie, il put dominer Vrael et le décapita d’un coup d’épée. Alors, un flot nouveau de puissance coula dans les veines de Galbatorix, qui se proclama maître et seigneur de toute l’Alagaësia. Son règne avait commencé ; il dure encore.
Son histoire achevée, Brom s’éloigna avec les troubadours. »
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