Retrouvailles

Le nez dans la poussière, l'inconnu drapé de noir grogna une flopée d'injures inaudibles avant de se relever nonchalamment et de fixer ce barbare ignorant, le menton haut et les sourcils arqués. Il le dévisagea un moment, son visage lui rappelant vaguement quelqu'un, puis ouvrit enfin la bouche.

"Tu vas regretter ce geste, insolente vermine. Etant donné ton accoutrement de sauvage assoiffé d'or et de bière, nul doute que tu ne sais pas à qui tu t'adresses, mais mon nom est certainement trop compliqué pour un crétin comme toi. Néanmoins, même un abruti fini dans ton genre doit être capable de reconnaître les titres de noblesse qui le font pâlir d'envie et le hantent, lorsque, sur sa paillasse, recouvert d'une simple toile râpée, il s'endort profondément à côté d'un vagabond plein de puces. N'aie pas honte, laisse tes yeux briller d'émerveillement, je suis un Comte, en un mot comme en cent."

Fier de sa tirade dégoulinante de prétention, le voyageur baissa sa capuche pour saluer les quelques badauds attirés par l'incident.

"Cependant, aussi clément puis-je être, ta bousculade exige une réparation. Si je préfère les estocades, j'accepte les donations."

Encore une fois, il s'arrêta pour laisser le temps à la foule de reprendre ses esprits après un tel débordement oral de talent.

Khazad fut désolé au fond de bousculer cet homme qui au vu de ses cheveux blancs n'était plus tout jeune, mais il n'avait pas le choix et devait se plonger dans le rôle d'un mercenaire méprisant envers le bas peuple. Il fut également impressionné par le phrasé de cet homme qui lui rapellait son adoubement, pour une raison inconnue.

-Tu parles bien vieillard, mais tu éxiges réparation? Tu n'auras aucune donation pour sur mais des coups d'épée pourquoi pas.

Le chevalier descendit de cheval, de la selle il choisit de détacher une grande flamberge d'une toise de long et se retourna vers le prétendu conte. Il écartais ses pieds pour une meilleure stabilité même si il pensait que l'homme devant lui ne pourrait pas sortir une arme capable de le déstabiliser. La lame tenue a deux mains alla chatouiller le menton légèrement barbu de l'homme aux cheveux gris, en ultime affront.

"Vieillard, vieillard, on va voir qui est le plus rouillé des deux, espèce de spadassin."

Le Comte réfléchit un instant, puis passa rapidement son index sur le fil de la lame de son agresseur discourtois. Il regarda le sang perler au bout de son doigt, et, satisfait, le porta à ses lèvres. Ses poumons se gonflèrent, et il souffla de toutes ses forces sur la flamberge, qui se changea instantanément en feuille de cocotier.

"Bien fait pour toi, gros malin."

Content de son mauvais tour, le Comte fléchit les genous et se mit en position de garde, les mains vides, avec son index pointé vers son adversaire comme s'il s'agissait d'une rapière. Il se fendit dans le vide en riant, provocant le cavalier, puis donna quelques coups du bout du doigt dans son arme grotesque, montrant ainsi la teneur épique du combat qui allait suivre entre un index et une grosse feuille.

"En garde, canaille!"

Le chevalier fulmina mais n'en laissa rien paraitre, sa flamberge...Magnifique lame donnée par son père venait d'être changée en plante exotique. Une lueur de génie traversa son esprit. Ah cet homme voulait jouer au plus doué? alors il allait voir!
Khazad abaissa son arme et murmura: Brisingr!
La toge du Comte pris soudainement feu à sa base. Et khazad appuya ses poings sur ses hanches, un sourire torve sur les lèvres.

-Alors messire on dirait bien que vous aussi avez des problèmes! Il ne faut pas vous inquieter une fois que vos vêtements seront brulés le feu s'éteindra peut-être.

Autour d'eux les badauds riaient de leur mésaventures réspectives, mais tout ce que le chevalier esperait c'était que la garde ne débarque pas, ce n'était pas le moment pour lui de s'éttirer des ennuis et cet homme risquait de lui en ammener de nombreuses sur un plateau.

Bouillonnant de rage, l'encapé enflammé se précipita vers les quais et plongea comme une torche humaine dans les eaux sombres du port. Puis, plus rien. Sous les yeux interrogateurs du public, la mer restait placide. La silhouette noire du magicien surgit alors des eaux, droite comme un i, soulevée par une force venue des abysses marins. Le Comte se tenait à présent à plusieurs mètres au-dessus du niveau de la mer, un flot continu jaillissant des profondeurs jusqu'à ses pieds. Sa main droite saignait abondamment et la gauche tenait fermement une dague d'obsidienne gravée de symboles cunéiformes rouges. Sa robe trempée était à moitié brûlée.

"J'admets que ce coup-ci m'a surpris..." souffla le Comte, agacé, "Voilà qui devrait calmer tes ardeurs, pyromane de pacotille."

Son bras se leva de nouveau brusquement, accompagné cette fois-ci de ce qui semblait être un épais serpent aqueux bondissant des eaux jusqu'au visage du belliqueux combattant, qui recula sous l'impact éclaboussant. Epuisé mais plus que jamais confiant en ses capacités, le magicien regagna les quais d'un bond maladroit.

"Le grand garçon que voilà a mouillé ses chausses, dirait-on... Tu ferais mieux de t'y mettre sérieusement avant d'être changé en hibou rieur."

Le compte sortait de l'eau en lévitant, cette fois il s'étaient fait remarqués c'est sur. Il n'eut le temps de réagir, un serpent d'eau verdâtre lui fonça dessus et retrouva son état premier a son contact, il le trempa de la tête aux pieds.
Cette fois s'en était trop, c'était sa deuxieme humiliation et en seulement quelques minutes. il fulmina et se préparait à répondre par une réplique cinglante. Mais alors un homme s'avença et plaça une phrase qui n'avait vraiment aucun interet. Il en resta bouche bée et se massa l'arête nasale. Derrière il sentit de l'agitation et le cliquetis d'armes et de cottes de mailles. La garde approchait.
Avec agilité il remonta en selle et accrocha la feuille de cocotier a la selle. IL devait récupérer sa flamberge, et pour cela, une autre solution, capturer le compte.
Il dégaina une autre de ses épées et lença son roncin sur le compte. Son bras s'abbatit et le pommeau atteignit le crane de l'homme en noir. Il le chargea sur l'animal et partit au grand galop.

Il bouscula encore d'autres badauds et galopa jusqu'a la porte ouest sans être arreté, il passa l'arche et s'enfonça dans les bois, épuisé, le coeur battant la chamade.

Bien plus tard, dans les profondeurs forestières des alentours de Teirm, le Comte violemment malmené se leva péniblement, encore groggy. Il avait été réveillé par le crépitement des flammes du feu de camp à côté duquel il gisait. Le magicien chercha des yeux son ravisseur quelques instants avant de poser les yeux sur sa tête de bâtard. Il plissa les yeux et leva le menton, montrant son mécontentement.

"Et maintenant c'est un enlèvement pur et simple! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, hein? Bien... Le moins que tu puisses faire est de me donner à manger et de quoi bander ma main, je vais mourir à ce rythme. Regarde! Tout mon sang s'écoule!"

Il secoua devant les yeux du guerrier sa main sanguinolente, et profita de cette répugnante distraction pour mieux observer le visage de l'individu, persuadé de l'avoir déjà vu quelque part.

"J'ai massacré tes parents, c'est ça? Non, je sais, je suis ton père! Les oreilles pointues, ça pousse tellement vite... J'en sais quelque chose, j'ai vécu parmi eux, dans la forêt. C'est principalement pour ça que je suis persuadé de t'avoir fait un truc horrible. Tu as un nom, ou tu es juste une sorte d'épée à louer? Tiens, à propos d'épée, si c'est ça qui te rend si malheureux..."

Le Comte claqua des doigts, comme si tous les problèmes du royaume allaient être réglés par ce simple geste. Dans tous les cas, le problème de la flamberge végétale le fut, lui.

Les heures passèrent, Khazad finit par installer son campement assez loin au sud de Teirm, personen ne s'était lancé à leur recherche, et fort heureusement d'ailleurs, il n'aurait pas voulu combattre uen garnison entière. Il faisait donc lentement rotir un lapin sur sa broche, prenant soin de la faire légèrement grillé sur toute sa surface. C'est ce moment que choisit le compte pour se réveiller et commencer à montrer que xc'était un mauvais jour pour une échapée de ce genre. à sa remarque sur sa main, le chevalier lui tendit un linge propre sans un mot. S'en suivit alors une série de question posées par le compte. Il n'eut réponse à aucune jusqu'à ce que l'enchantement fut rompu et l'épée rendue à son état d'origine.

-Eh bien non vous n'avez pas fait de mal a mes parents il doivent d'ailleurs encore être en vie, sauf peut être mon père... Mais cela n'as d'importance. Vous avez vécu dans le Du Weldenvarden...

Khazad se gratta distraitement le bout légèrement pointu de ses oreilles, lui aussi vivait aux abords de cette forêt ou vivait sa mère, mais il avait été élevé à l'écart des citées elfiques pour uen raison encore inconnue.

-Un nom... Pour sur j'en ai un, mais je ne suis pas encore décidé à vous le céder. Et je suis chevalier pas mercenaire. Je me dois de m'excuser de mon comportement, mais je me devais de remplir mon rôle comme il le fallait. Et je vous remercie également d'avoir rendu ma lame comme elle l'était à l'origine.

Il sembalit apaisé, comme si le fait de savoir que cet homme venait du même lieu que lui pouvait le rassurer.

-Si j'ai fuit Teirm avec vous c'est que le terrain commençait à devenir glissant, je ne veux pas me retrouver face à Galbatorix et à moins que vous ne soyez un de ses agents -- ce dont je doute vu que vous vous faisiez pousser d'un navire marchand-- je doute que vous désiriez également une confrontation directe. Aussi ai-je pris la liberté de vous enmener avec moi pour transformer la feuille en acier. Autre chose?

"Un bout de ce lapin me suffira." souffla le Comte en serrant le tissu autour de sa main blessée.

"C'est dommage que tes services ne soient pas à vendre, j'aurais bien besoin d'un costaud comme toi pour le voyage auquel je me prépare. Mais peu importe, l'endroit où je compte me rendre n'est pas des plus accueillant pour les chevaliers. Qui sers-tu, au juste, puisque tu sembles plus être sur la liste noire du Roi que dans ses petits papiers? Je te rassure, je ne suis pas non plus un de ses amis intimes. Notre bon souverain préfère la compagnie des gamins alcooliques qui composent sa cour."

En évocant la cour royale, le mage se souvint de ce sale mioche avec qui il devait régler quelques comptes. Bientôt, bientôt...

"Et toi, que manigances-tu en ce moment? Je suis sûr que tu prépares l'un de ces attentats anarchiques dont seule la bande à Islanzadi a le secret. C'est ce qui rend ton peuple si divertissant, il a le sens de la fête, et c'est quelque chose que je respecte."

Sans demander son avis au chevalier pointu, le Comte saisit la broche sans se brûler et arracha une patte maigrelette de l'animal avant de la lui lancer.

-On peut s'arranger, tout dépend de la cause. Je sers... Je sers ma propre gloire mais je n'adhère pas aux principes de Galbatorix en revanche ceux d'Islanzadi me paraissent plus noble... Peut-être par ce que je suis un semi-pointu. D'ailleurs Islanzadi n'as jamais commandité d'attentats, non les elfes sont plus passifs que cela et moins fourbes. Et si vous connaissiez la structure hierarchique elfique, vous rierez de votre ire.


Il s'adossa au tronc d'un arbre et ses yeux fixèrent le feu rougeoyant. Ses souvenirs le rammenèrent vingt ans en arrière, c'était la dernière célébration du printemps et sa première experience au chant: celui qui permet aux elfes de donner sa luxuriance au Du Weldenvarden.

-La fête oui...Il y a trente ans que je n'ai pas vu une de leur fêtes.

Une patte de lapin rôti lui sauta au visage, le ramenant brutalement à la réalité, le comte s'était emparé du lapin entier. Khazad sourit et tira de derière son dos deux lapins morts.

-Servez vous il en reste. Mais à vous, dites moi quelle est cette mission pour laquelle un bras armé vous serait utile?

"D'habitude on les fait chortir d'un chapeau, les lapins." grogna le Comte en dévorant la petite bête qu'il s'était approprié. "Pour che qui est de ma michion... Ça n'implique pas de brûler un village ni d'effectuer de sacrifice rituel , en réalité c'est très simple. Je vous passe les détails, mais je dois rentrer chez moi faire un peu de ménage, et la route est beaucoup trop dangereuse pour voyager seul. C'est plein de brigands et d'assassins, et il est possible que ma tête soit mise à prix."

Visiblement contrarié à l'évocation de la menace qui pesait sur lui, le magicien aux cheveux blancs fronça les sourcils.

"Si un voyageur seul traversait le royaume d'est en ouest, il aurait plus de soixante-dix pourcent de chances d'être attaqué pour une raison ou pour une autre. Ce risque descend de dix pourcent s'il s'agit d'un groupe de deux personnes. Avec un risque d'une soixantaine de pourcent de faire une mauvaise rencontre, et un risque encore inférieur d'être en position de faiblesse, il est déjà plus envisageable d'entreprendre le voyage. Bien sûr, tout cela sans prendre en compte le fait que des personnes de toutes sortes cherchent activement à me tuer ni mon don si particulier, que je ne peux pas mettre sous forme numérique. Mais bon, comme disait Gargouille le Croustillant, tant que c'est pas la fin, c'est que c'est pas fini."

-Cet homme devait être un sage, fit Khazad ironiquement. Vous m'avez l'air bien renseigné en chiffres, mais dites moi, combein avons nous de chances de mourir si un dragon nous accompagne?

Alors qu'il enlevait son gant pour lui montrer la marque argenté au creux de sa paume, une énorme tête noire réptiliene sorti d'entre deux troncs. Elle avait deux grand yeux couleur de feu qui fixaient intensément le compte. cette carte était joué d'une façon bien étrange, il ne faisait certes pas encore confiance à ce personnage étrange mais ledit personnage pourrait faire courir certains bruits sur lui et par conséquent alerter les vardens et les elfes de sa présence, cela lui facilitrait peut être la tache pour les trouver. D'un autre côté cet homme pourrait tout aussi bien être un Varden et là le chemin employé serait encore plus rapide.

-Voici Dagnir, fit il en tendant une main vers la bête tout en fixant le comte des mêmes yeux que son dragon. Il aime la chaleur du désert du Hadarac, aussi sera-t-il ravi de nous y mener.

Entre terreur maladroitement masquée et curiosité malsaine, les yeux du Comte se plissèrent jusqu'à ne plus paraître et sa bouche s'étira en une grimace de malaise. On lui avait toujours enseigné, dans sa famille adoptive comme auprès des disciples de son "père", de se méfier des dragons. Trop intelligents pour les manipuler, pas assez fiables pour s'en faire des alliés. En somme, mieux valait les éviter, et si possible, les éliminer...

"Ah, oh... Enchanté, je suis... Le Comte Uulvyr Trasere Viz'Oron de Rochegriffe. Effectivement, dans ce cas-là, ça change tout. La rapidité d'un tel voyage et la relative difficulté de s'attaquer à une bête volante nous permettraient d'arriver sans trop d'ennuis à bon port. Mais j'imagine que ce genre de service hors du commun entraîne une hausse des prix assez conséquente, n'est-ce pas? Ce n'est pas un problème, mon patrimoine me permet de tels excès. Cependant, j'aimerais vous rappeler que je suis arrivé sur la côte par bateau, et après ce que l'on pourrait qualifier d'accident maritime, je me retrouve sans le sou. Vous allez donc devoir patienter jusqu'à notre arrivée à mon illustre demeure."

Demeure où le magicien comptait retrouver quelques vieux amis et un nouvel associé, même s'il était le seul à le savoir. Pas question d'en parler au dragonnier non plus.

"Mais cessons de parler de ces futilités matérielles... C'est donc de... là, que vous tirez votre pouvoir? C'est intéressant, et c'est donc pour cette raison que vous n'aimez pas trop fricoter avec Panoramix et ses copains impériaux... Je n'ai jamais été attiré par la magie de l'ancien langage, malgré l'entourage très... elfique dont j'ai disposé durant ma jeunesse. Je regrette, après avoir assisté de très près à l'inflammation magique de ma robe. Je vous avais pris pour une sorte de pyromancien maladroit qui porte une énorme épée pour compenser ce qu'il a dans le pantalon. Eh bien je me suis trompé! En tous cas pour votre discipline, le reste ne me regarde pas et oscille entre indiscrétion et intérêt déplacé."

Se risquant à penser que l'affaire du voyage était conclue, le Comte blessa de nouveau sa main, versant une unique goutte de son sang sur le feu de camp, visiblement très concentré.

"Un simple rituel pour nous porter chance."

- On à beau parler l'ancien langage, on ne sait pas manier cette magie pour autant,c'est un art complexe et simple à la fois que je maitrise peux. En revanche j'ai une sorte de don qui outre la pyrokinésie me permet d'avoir un contrôle, sur l'eau, la terre, et l'air.

Il marqua une nouvelle pose, témoin de son intriguement, le visage de cet homme lui rappelait vaguement quelqu'un, mais qui? Puis un éclair traversa son esprit, il avait une dizaine d'années et se trouvait en compagnie d'un garçon aux cheveux bruns, un ami d'enfance, le jeune garçon avait un drap autour des épaules et relevait le menton d'une manière hautaine, il fit mine de donenr quelques ordres a des serviteurs invisibles, comme chaque gosse faisait quand il se prenait pour un roi. Puis il se tourna vers Khazad, avachi dans l'herbe du Du Weldenvarden. Il le fixa un moment, puis renifla dédaigneusement.

-Qui est tu, toi pour te vautrer dans l'herbe pure du Comte Uulvyr Trasere?

A ces mots, Khazad s'écoulait de rire devant l'immitation. Il revint soudain à la réalité.
Pourquoi ce souvenir lui revenait-il à cet instant à ce moment. Uulvyr Trasere... C'était le nom que donnait cet homme. Or ce nom aux dernières nouvelles avait été inventé par son ami d'enfance, Kentril...

-Kentril Krown. Ces premiers mots avaient été prononcés à voix basse, puis il les répeta un peu plus fort. A la troisième fois il se leva et répeta les deux noms sufisament fort pour que l'homme les entende.

-Vous...Tu...Kentril?

Si le visage du Comte était naturellement cadavérique, il se déconfit entièrement lorsqu'il entendit ce nom oublié depuis tant d'années. Regagnant une assurance toute relative, il tenta une retraite sous forme de pirouette orale disgrâcieuse et peu crédible, comme un tire-laine les poches remplies d'objets trouvés.

"Pas du tout, je ne vois pas de quoi vous parlez, c'est qui ce type? Jamais entendu parler."

Le jeune garçon, alors qu'il se croyait destiné au travail manuel comme ses parents avant lui, avait l'habitude d'utiliser un nom d'emprunt, honteux de ses origines humaines, mais surtout modestes. Lorsqu'il prit la place du Comte de Rochegriffe, c'est tout naturellement qu'il opta pour ce pseudonyme ronflant. Jamais il n'aurait imaginé retrouver un camarade pointu de son enfance. Un camarade? Non, il n'en avait pas, et seul quelqu'un de très proche pouvait se souvenir de cet enfant humain. L'habile élémentaliste en face de Kentril était donc ce jeune demi-elfe avec qui il partageait ses jeux enfantins. En quittant la forêt, il s'était juré d'oublier tous ces sauvages intolérants, comme il pensait qu'ils allaient l'oublier, lui et sa folie des grandeurs.

"Diantre. Si l'on m'avait dit que ce jour arriverait, j'aurais bien juré que j'avalerais tous mes livres... Une chance... Tu as un nom barbare d'un goût douteux avec des K et des H, n'est-ce pas? Je me souviens de toi, semi-pointu! Tu es Alakazham! Tu es donc devenu un chevalier élémentaliste infidèle au roi qui bouscule les mendiants et provoque des bagarres, quand il ne survole pas l'Alagaësia à dos de dragon? C'est du beau travail! J'imagine que tu as des tas de choses à me raconter, et moi aussi, mais ce n'est pas le moment. Un ami nous attend chez moi depuis sûrement un bon moment, nous pourrons en discuter à notre aise."

EDIT de Wanda et Ery: Aucunes fautes! Félicitations!

-Zirakzagigil, C'est Khazad Zirakzagigil, t'as jamais pu le prononcer comme il fallait. Et je suis devenu un chevalier élémentaliste infidèle au roi qui ne bouscule les mendiants que quand il se fait passer pour un vil mercenaire.

Il avait les larmes aux yeux, c'était improbable de se retrouver tant d'années après. Dans ce monde l'un comme l'autre aurait pu mourir, comment seulement immaginer que le mendiant qu'il bousculait quelques heures plus tôt était l'humain avec qui il s'amusait autrefois. Alors qu'il réalisait, il jeta une poignée de sable sur le feu et jeta sa broche de bois dans les fougères.

-Alors partons!

Il enjamba les braises encore rougeoyantes et pris par le poignet son vieil ami, Dagnir ayant compris la manoeuvre se dégagea des arbres et présenta son profil aux deux hommes. Ce fut sans hésiter que le demi elfe grimpa sur la selle. Il aida un Kentril hésitant à se hisser puis ils filèrent en direction d'une clairière où le dragon pourrait déployer ses ailes.

EDIT des correcteurs: Aucune faute!