Thème: Sauve-moi
J'entre dans une pièce, tout est beau, tout est nouveau, j'ai l'impression d'étouffer. Je ne sais pas ce que je fais là, je ne sais pas avec qui je suis même si je sais où je suis. Je sais que je dois y être, c'est là ma volonté, c'est là mon devoir, mais j'ai peur. J'ai cette crainte, cette panique de ne pas m'en sortir, de ne pas m'intégrer. Cette peur qui me prend au ventre, qui le retourne dans tous les sens jusqu'à en avoir la nausée, jusqu'à en être malade. Je sais que je dois le faire, je sais que je n'ai pas le choix, que ce n'est qu'un mauvais moment à passer parmi tous les mauvais moment que je passerais, que c'est peut être le pire, mais qu'une fois fait, il ne serra plus à faire.
Mon coeur hurle pourtant, qu'on me sorte de là, qu'on m'emmène loin d'ici, loin de ces têtes inconnues, loin de ma timidité étouffante. Qu'on m'emmène ou j'ai ma vie, mes amis, mes repères, tout ce qui fait de moi ce que je suis. Et je m'enferme à l'intérieur, j'ai envie de pleurer, tout passe comme au ralentis. Je recommence ma paranoïa où il me semble que j'entends tout le monde se moquer de moi, de mon corps de ma présence.
« Sauve-moi » je murmure.
Un murmure destiné à qui? Je ne le sais pas, je voulais juste qu'on m'entende, qu'on m'écoute, et qu'on réalise mon souhait. Ma jambe bouge nerveusement, je ne peux pas m'en empêcher, s'était soit ça, soit me mordre la lèvres. Je n'osait pas regarder autour de moi, de peur de voir des yeux rieurs, encore et toujours. Qu'on se moque de moi comme dans le passé. J'ai peur d'être seule, la solitude, ennemie mortelle à mes yeux. Et pourtant cette année, je la sens se rapprocher lentement mais surement, de plus en plus proche jusqu'à s'emparer de mon coeur, jusqu'à le glacer.
Qu'on me sauve de ma solitude, pour que j'arrête d'étouffer, que j'arrête de pleurer et que je revive, comme avant, le sourire aux lèvres. Avec vous. Pour cela, sauve moi mon ami...