Le soleil va bientôt se coucher, le vent souffle peu, pour une fois, il ne pleut pas, il fait plutôt chaud malgré la nuit qui va arriver. Une ville se dessine sous nos yeux. Voilà Dras-Leona, une des plus grandes villes portuaires de tout l’empire, ville gigantesque près d’un grand lac et du grand Hellgrind, le repaire des Razac’s. C’est ici que se trouve Ylel. La jeune femme a été envoyée par l’empereur Galbaratorix pour livrer un message à un homme haut placé de la cité. Celle-ci a déjà rempli sa mission mais, la nuit arrivant, elle n’a pas voulu reprendre la route.
Ylel vient de sortir de la ville en direction du lac Leona. On la voit avancer, silhouette fantomatique dans le jour déclinant. Visage d’ange cachant une haine profonde envers les vardens, cachant aussi le mal profond de l’âme de la jeune femme marqué dès son plus jeune âge par la mort, par l’injustice, par la détresse profonde. Cette jeune femme, aux yeux gris acier et aux longs cheveux bruns foncés, ne savait pas encore que sa vie ne serait pas ordinaire. Elle se ballade toujours sans but dans ses vêtements bruns pas du tout féminins. On entend le bruit de ses bottes maintenant car elle a atteint le lac et que celles-ci s’enfoncent dans le sable mouillé.
La jeune femme s’approche du lac qui bouge lentement. Elle bouge ses bottes et s’avance vers l’eau après avoir relevé son pantalon. Elle semble triste et mélancolique mais, si quelqu’un passait, il n’oserait pas venir vers elle en sentant la froideur quasi palpable enveloppant Ylel. Solitude… Chose si bien connue pour elle, l’orpheline.
Le soleil envoie ses derniers rayons sur la surface du lac. Ylel a maintenant de l’eau jusqu’aux genoux. Elle se sent bien, elle sort de son petit sac, qu’on ne remarque jamais, une lyre. Elle commence à jouer quelques notes puis, la jeune femme sent quelque chose, un objet percuter une de ses jambes sous l’eau. Intriguée, Ylel range sa lyre et, après avoir tâtonner quelque temps, elle touche une espèce de pierre bizarre. Elle la prend et la regarde. La pierre brille de mille feux dans le coucher du soleil. Sans savoir pourquoi, la jeune femme en regardant la pierre se sent moins seule. Elle pense alors que c’est un effet de son imagination.
La jeune femme garde la pierre dans ses mains, le temps passe, elle reste là sans bouger. La nuit est tombée… Ylel sort de l’eau et s’assied au sec sur le sable. La fatigue arriva alors mais la jeune femme ne bougea quand même pas. Il faisait si bon ici, l’endroit était tellement beau. Ici, elle semblait pouvoir mettre son âme toute entière au repos mais, cette dernière se réveillerait et, elle recommencerait à lutter de toutes ses forces comme ces vardens meurtriers, assassins. Tout en elle criait vengeance pour le meurtre injustifié et injustifiable de ses parents alors qu’elle n’avait que six ans. Sur ces pensées, la jeune femme s’assoupit, la pierre à la main.
Le lendemain, elle ne se réveilla que fort tard… En se réveillant et en voyant que le soleil était déjà haut dans le ciel, elle jura. Elle aurait dû être repartie pour la capitale, Urû’baen, depuis un moment. Elle se calma non, ce n’était pas grave… Elle se dépêcherait, c’était tout. C’est alors qu’en se relevant, elle se rendit compte qu’elle n’avait plus dans les mains la pierre qui l’avait cognée hier soir…
Elle la chercha et trouva à la place le revêtement de la gemme tout fissuré. La pierre était creuse, il y avait dû y avoir quelque chose à l’intérieur ! Ylel se posa pas mal de questions se demandant ce qu’elle devait faire. Alors, se sentant appelée par les flots du lac, elle retourna dans l’eau et de nouveau, elle sentit un contact. Elle chercha dans l’eau et, dès que le contact eut lieu, une spirale impressionnante de pensées, de sensations étrangères l’envahit. Elle ne retira pas ses mains mais les sortit de l’eau et elle le vit alors pour la première fois, son dragon qui s’amusait dans le lac.
Elle regarda le petit dragon bleu nuit d’un air étonné et lui faisait de même. Ils se scrutaient et peu à peu, ils sentaient un lien fort et puissant s’installer entre eux. Sur la main de la jeune femme, on vit la gedweÿ ignasia se dessiner. Désormais, Ylel jamais plus ne serai seule. Le petit dragon avait déjà un air belliqueux et semblait aussi sombre, froid et sadique que sa dragonnière. Il fit comprendre qu’il n’avait pas faim car il venait d’aller attraper des poissons.
La jeune femme fut surprise que le dragon ait déjà réussi cela. Puis, elle se dit qu’il faudrait un nom pour son dragon. Elle lui en proposa plusieurs. Toujours, il envoyait la même image qu’elle traduisait comme des non et puis, ce fut une autre image, elle venait de prononcer le nom qui deviendrait celui de « son petit », Thiazi.
La jeune femme ouvrit sa sacoche, l’aménagea de façon à ce que le dragon ne s’y sente pas trop à l’étroit et la laissa ouverte après avoir déposé Thiazi. Le dragon ne cessait de bouger. Alors elle lui dit :
- Calme toi, Thiazi! je suis là… je veille.
Ensemble, ils prirent la direction de la capitale. Galbatorix exulterai de joie face à ce nouveau parjure et à son dragon. En effet, c’était sûr, la jeune femme serait du côté de l’empereur vu sa haine des vardens et Thiazi était tellement semblable à sa dragonnière qu’il n’y verrait aucune objection. La force de l’empire grandit donc… Vardens, prenez garde !