Bousculade en pleine ville

Ryuu avait décidé de s'arrêter un peu et de faire une pause dans sa quête de vengeance. Cela faisait deux jours qu'elle traînait dans les rues de Bullridge, en attendant de trouver quelque chose de plus... intéressant à faire. Sentant les regards des passants s'apesantir qur son dos, elle se dirigea vers le Ramr, la rivière qui s'écoulait non-loin de la ville. Bientôt, les cris et les vociférations des marchands et passants se turent, renplacés pas le doux clapotis de l'eau. Elle soupira. Les humains étaient bien trop bruyants et agités à son goût.

Elle déambula quelques temps le long de la berge, sans rencontrer âme qui vive. Ce qui était étrange aussi près d'une ville si animée. Elle finit par rebrousser chemin et retourna dans Bullridge. Les hommes et les femmes se pressaient autours d'elle, le bétail bêlait, beuglait, les chiens aboyaient, les gamins hurlaient joyeusement en se poursuivant. Mais souvent quandelle s'approchait, on se taisait et la regardait avec méfiance. Beaucoup louchaient avec suspiction son épée dont elle ne se séparait jamais.

Elle entendit soudain un bruit de calvacade et avant qu'elle ait le temps de s'écarter promptement, elle se retrouva par terre. Elle se releva d'un bond et apostropha sèchement l'imbécile qui l'avait bousculée.

Tu ne pourrais par regarder où tu vas ?

Elle brossa ses habits poussièreux avant de croiser les bras pour attendre que l'inconnu s'excuse. Sa main n'étaitpas très loin de la garde de son arme.

Artiésis avait "emprunté" une magnifique jument isabelle à un noble en voyage quelques jours plus tôt. Ledit noble était à présent étendu dans un fossé, au milieu des fleurs. On aurait pu croire qu'il dormait, mais un observateur quelque peu attentif aurait remarqué les fines marques de strangulation sur son cou.
Elle arriva bientôt à Bullridge. Il y avait une famille de fermiers qui abritait un traître à l'Empire ayant fourni des informations aux Vardens. Elabéis devait la rejoindre là-bas à la nuit tombée. Pour le moment elle était dissimulée dans l'ombre des arbres.
Les gens s'affaient autour d'elle sans se presser. Elle s'efforça de s'astreindre à la patience, mais cette foule paresseuse l'agaçait au plus au point. Un homme vint bientôt l'aborder, pour lui demander "si elle ne voulait pas danser au mariage de son ami". Elle lui adressa son sourire le plus charmeur, et remit son masque de jeune fille complètement idiote. Elle fit tourner la jument pour suivre l'imbécile qui l'avait dérangée. Celui-ci le guida jusqu'à une cour déserte, ou les soi-disants mariés allaient bientôt arriver.
D'une façon qui semblait complètement involontaire, elle se pris les pieds dans les rênes et tomba de sa selle. L'autre, saisissant sa chance, se précipita sur elle. Il ne remarqua pas qu'il venait de poser le pieds sur le bas de la jupe d'Artiésis ( c'était un déguisement parfois nécessaire hélas...). Laquelle se releva d'un bond, et le malotru tomba les quatre fers en l'air. Comme pour s'aider à se relever, Artiésis s'empara de l'épée de l'autre et s'en servit comme d'une canne. A ceci près que normallement, on ne se sert pas d'une canne pour poignarder les gens... En effet, elle avait appuyer la canne sur la gorge de l'homme pour se relever...

- Oh ! Je suis terriblement confuse !

Elle éclata de rire et jeta l'épée par terre. Elle remonta sur la selle de la jument qui roulait des yeux affolés, et repris sa route dans les rues de Bullridge. Néanmoins cette fois, il était hors de question de se traîner. Elle enfonça ses talons dans le flancs de sa monture, et la jument partit au galop, sans se préoccuper des gens qu'elle bousculait au passage. Elle avait perdu suffisemment de temps.

Tu ne pourrais par regarder où tu vas ?

Surprise, Artiésis fit pivoter sa monture. Jusqu'à maintenant personne n'avait oser l'interpeller. Elle remarqua qu'il s'agissait d'une elfe, et qu'elle avait la main sur la poignée de son épée. Artiésis eut un sourire complètement idiot. S'il n'y avait pas eu cette mission d'espionnage, elle aurait tuer l'elfe sans plus attendre...

Oh ! Je suis sincèrement confuse très chère dame ! Je ne vous avais pas vue... Vous savez, mon oncle vient d'avoir une fille, mais bon il doit aller traire ses vaches aussi, alors il ne peut pas s'en occuper tout le temps, vous savez... Alors il m'a appelée. Mais je suis terriblement en retard ! Il y avait des brigants sur la route, vous ne pouvez pas savoir comme j'ai eu peur ! Mais bon, mon père me l'avait dit ! Arty, si tu ne fais pas attention il va t'arriver des ennuis ! Et vous savez quoi ?

Et elle continuait à bavarder...

Ryuu fronça légèrement les sourcils quand la jeune femme au sourire de demeurée commença à lui raconter sa vie. Elle se retint de pousser un soupir exaspéré. Qu'est-ce que les humains pouvaient trouver d'intéressant à raconter leur vie a de parfaits inconnus ? Et puis la cavalière n'avait pas l'air de n'être qu'une paysanne. Plusieurs points intriguaient l'elfe. D'abord, la monture. Bien trop racée pour un cheval de paysans. Ensuite, le petit éclat de reconnaissance quand elle s'était rendu compte qu'elle avait bousculé une elfe. Malgré tout, elle jouait ce rôle à perfection.
Ryuu se força à l'écouter, tout en se demandant si ces semblables étaient tous aussi assomants. Elle sentit, mais ce n'était qu'une vague impression, que ce qu'elle racontait n'était qu'un tissu d'inepties, néanmoins racontées avec grande habileté. L'elfe se demanda que faire. Devait-elle se prêter à son jeu ? Après tout, son père ne lui avait-il jamais dit qu'elle aurait pu être une vraie commédienne sans son goût prononcé pour les armes ?

Elle feignit offrir une oreille attentive à la jeune femme. Elle avait décidé de ce qu'elle allait faire. Elle allait la laisser épuiser sa langue, puis prendrait congé. Et pour finir, elle la suivrait avec autant de discrétion que le chasseur avisé suit sa proie. Elle se força aussi à se taire et rester calme. La "demeurée" était plutôt énervante a force de niaiseries, et Ryuu n'était pas vraiment reconnue pour avoir une patience légendaire. Pas du tout même. Ce qui avait toujours fait rire les siens.
Elle finit miraculeusement par se taire, et la jeune elfe retint non sans peine un soupir soulagé. Un vieu proverbe que lui avait un jour dit son père lui revint à l'esprit.
"Lorsque tu te casses une cruche sur la tête et que ça sonne creux, n'en déduis pas forcément que c'est la cruche qui est vide."
L'idée lui paraissait tentante, elle la réprima ainsi que le fou rire qu'elle sentait monter. La place était pleine de monde et de plus, elle n'aurait pas eu de quoi rembourser l'objet, sa bourse étant relativement plate.

Votre oncle doit être un homme bien comblé et heureux. Ma foi, je serai navrée de vous retarder, puisque le brave homme semble tant avoir besoin de sa bonne nièce. Adressez-lui mes félicitations pour sa bonne forturne. Allez donc d'un bon pas l'aider, quand a moi, il me reste queslques affaires à régler. Bonne journée à vous.

Sans plus attendre, elle lui adressa un bref salut de tête et disparu dans la foule, ou elle laissa libre court à son hilarité. Son père avait raison, elle aurait fait une merveilleuse comédienne. Elle se calma rapidement, et rebroussa lentement chemin. Elle vit que la jeune femme n'était pas si éloignée que ça et se décida à aller récupérer le cheval qu'elle avait acheté quelques temps auparavant, nommé Oeil-Noir. Prudement, elle suivit la drolesse, mais d'assez loin pour ne pas se faire remarquer.

Tout en débitant son discours sans queue ni tête, Artiésis ne pouvait s'empêcher d'ébrouver, bien malgré elle, une certaine admiration pour l'elfe. D'habitude, les gens étaient beaucoup moins patients que ça, et ils finissaient assez rapidement par prendre la poudre d'escampette. Elle fut à la fois soulagée et déçu quand l'elfe finit par s'en aller, comme elle l'avait prévu. Cependant, elle avait la vague impression qu'elle avait vu clair dans son jeu... Elle devrait se méfier. Elle regretta soudain qu'Elabéis ne puisse pas être à ses côtés, et se promit d'enduire ses dagues de poison à la première occasion.
Avec un claquement de langue irrité, elle fit pivoter la jument isabelle et la fit repartir, au trot cette fois, pour éviter que ce genre d'incident se reproduise.
Elle poursuivit sa route sans autre incident, heureusement. Comme prévu, la louve ailée l'attendait à quelques mètres de la ferme. Elle entendit un bruissement de feuilles au-dessus de sa tête, et regarda la louve en descendre gracieusement, comme si elle était aussi légère qu'une hirondelle.

- Alors ? Quelque chose d'intéressant ?

Artiésis haussa les épaules et s'assit sur une pierre, puis elle sortit ses dagues et une fiole remplie d'un liquide bleu. Elle ne répondit pas tout de suite à la question mentale de sa compagne, puis parla à voix haute, se sentant plus à l'aise comme ça.

- Bof, pas vraiment. Mais j'ai dû servir mon numéro à une Elfe noire... Je me demande si elle n'a pas compris...

Elabéis tourna des oreilles, à l'affut. Néanmoins elle savait pertinemment que les Elfes noirs pouvaient être particulièrement silencieux.

- Tu crois qu'elle a pu te suivre ?

- Peut-être. On verra. De toute façon, aucun de mes adversaires ne m'a jamais résisté. Je suis la meilleure.

Une chose était sûre, Artiésis ne risquait pas de s'étouffer avec la modestie. Le problème, c'est que ses paroles n'étaient pas tout à fait de la vantardise.

La jeune femme l'avait menée un peu plus loin que la ville, vers l'une des fermes qu'elle avait croisé en arrivant trois jours auparavant. Elle démonta bien avant que l'on puisse apercevoir le batiment et accrocha Oeil-Noir à un bouleau.

Je reviendrais te chercher plus tard.

Elle se remit en route, aussi silencieusement que lorsqu'elle chassait. Cela lui rappelait de bons souvenirs, plutôt anciens, mais qui étaient préférables aux plus récents. Elle s'approcha donc le plus discrètement possible, elle marcha avec tant de précautions que même une coquille d'oeuf n'aurait pas craqué. Ses longues chasses lui avaient vraiment bien servies. Voyant que la fausse paysanne, elle en était sûre maintenant, s'arrêtait, elle fit d emême et se dissimula derrière une poignée de buissons épineux et touffus.
Quel ne pas son étonnement quand elle vit une louve ailée atterir. Elle connaissait bien des histoires, de vieilles légendes pour la plupart, mais voir un tel animal était surprenant.
L'humaine parla à voix haute à l'animal, confirmant ses soupçons dans l'instant. Elles deux s'étaient mutuellement percées à jour. Ainsi donc, la fausse paysanne était une combattante chevronnée, et n'avait pas peur d'elle. Pourtant l'habileté des elfes aux armes était reconnue. Très intéressant... Eh bien, s'il le fallait, Ryuu n'était pas désarmée. Elle avait son épée... et quelques dagues. Une vraie armurerie ambulante.

J'ai comme l'impression que je vais avoir des ennuis si ça continue...

Elle décida de rester et d'observer, depuis sa cachette, les faits et gestes de l'étrange duo. Elle remua légèrement pour se caler plus confortablement et étouffa une flopée de jurons qui auraient fait palir un vétéran endurci quand un caillou particulièrement pointu et pervers s'enfonça dans ses côtes. En économisant le plus de mouvements elle le dégagea et le posa à côté. Tout en espérant fortement que si la louve et l'humaine avaient vu les buissons remuer, elles se contenteraient de penser au vent.

Bougre d'abrutie d'elfe curieuse...tu aurais l'air maline si tu te faisais pincer... tu ne pourrais même pas prétendre t'être perdue, allongé que tu es dans des misérables buissons.

Si jamais sa conscience avait parlé, ç'aurait pu être ses paroles...

Malgré la confiance d'Artiésis, la louve n'était pas aussi rassurée. Pendant qu'elles discutaient, Elabéis cherchait à percevoir tout son, tout mouvement, bien qu'elle sut que ça ne servirait pas à grand chose avec une Elfe noire...
Et pourtant, l'impensable se produisit. Les yeux d'Elabéis perçurent un mouvement presque infime dans les buissons. Ce n'était sûrement qu'un oiseau ou un écureuil, mais il valait mieux ne pas prendre de risque inutile.


- Je crois bien que tu as été suivie, finalement...

- Tu es sûre ? On dirait presque que ça te fait plaisir.

Elle avait parlé par télépathie, car si Elabéis avait vu juste, il ne valait mieux pas avertir la fouineuse.

- Tu n'as pas tort... Il va enfin y avoir un peu d'action... Je commençais à m'ennuyer.

Artiésis sourit. Tout en affectant de parler de n'importe quoi à voix haute, elle demandait des informations à la louve, trempant le bout de ces dagues dans le liquide des fioles. Puis elle se leva sans accorder le moindre regard à la cachette présumée de l'Elfe et se dirigea vers la grange. Là était posée une lourde hache qui servait à fendre le bois. Elle se débarassa de la jupe, plus à l'aise pour combattre dans cette espèce de short en cuir qu'elle portait dessous.D'un geste souple, elle plaça la hache derrière ses épaules, et s'avança vers le buisson.

- On ne t'a jamais dit que c'était malpoli d'espionner les gens ?

On ne t'a jamais dit que c'était mal poli d'espionner les gens ?

Bon, au moins c'était clair, Ryuu n'était pas douée pour la discrétion. Tout en se traitant mentalement d'une bonne trentaine de nom d'oiseau, elle se releva, affectant une moue ironique qui commençait à devenir habituelle chez elle. Elle haussa les épaules et prit le temps de brosser ses vêtements avant de répondre.

On ne t'a jamais dit que mentir ce n'était pas bien ? Surtout dans la bouche d'une fille ? Apparement non.

Même en facheuse posture, elle trouvait le moyen de faire une remarque du genre à vous enfoncer plus encore qu'autre chose. Son regard se posa sur la hache de bûcheron. Elle ne put retenir un sourire, ironique lui aussi.

Drôle de choix. Tu n'as pas peur de te casser un ongle ? Enfin, je dis ça, c'est pour ton bien hein, faudrait pas que tu t'estropies et que tu ne puisses pas aider ton oncle. Ah oui, j'oubliais, ce n'était pas ton intention.

Ryuu prenait un malin plaisir à se moquer de l'humaine. Mais elle se tenait prête à dégainer au moindre signe. Elle jeta un coup d'oeil méfiant à la louve ailée. Deux adversaires. Elle avait son épée et ses dagues. Elle pouvait s'en sortir. Ou pas. Décidement, même quand elle faisait une "pause" elle trouvait le moyen de s'attirer des ennuis. Une vraie calamité.

Artiésis ne pouvait s'empêcher de sourire, à l'instar de l'Elfe. Apparemment, celle-ci ne la prenait pas vraiment au sérieux. Ce qui était le but de la hache, évidemment. Elle était très douée pour ce qui était des meurtres à la hache, mais cette méthode manquait cruellement de style. Cela détournerait cependant l'attention de l'Elfe du véritable danger...

- Tu veux que je l'égorges ?

Malgré ses paroles, la louve était tranquillement allongée dans la position d'un sphinx, ses ailes blanches repliées sur son dos.

- Pas la peine... Ce sera vite fait...

- Fais quand même attention... Le dernier Elfe que tu as tué a bien failli te poignarder avant de mourir...

Artiésis sourit davantage à ce souvenir. L'Elfe ne lui avait causé que des égratignures. A voir si celle-là était plus douée...

- sois tout de même prête à intervenir au cas où.

- Comme toujours...

Artiésis reporta son attention sur l'Elfe.

- En effet, je n'ai pas l'intention d'aider qui que ce soit. Sauf si la personne a envie de mourir, là je l'aide volontiers. Cela dit, à bien y réfléchir... la plupart de mes proies me demandent d'en finir assez rapidement...Malheureusement pour toi, tu en sais beaucoup trop pour que je te laisse partir...

Et son bras qui tenait la hache se détendit tout à coup, tel un cobra qui frappe.

- Que la danse commence.

Et cette fois, ses paroles mentales furent entendues à la fois par Artiésis, et par l'Elfe

"Que la danse commence."

Ryuu para in-extremis la hache.

Je déteste danser.

Le sourire de l'humaine était de mauvaise augure. Mais la lame de l'elfe était solide, et au pire, elle avait deux dagues dans ses manches, une dans sa botte gauche, et peut-être bien quelques autres. Les Sei étaient d'excellents guerriers et Ryuu était loin d'être mauvaise. Néanmoins, elle devait le reconnaître, elle n'était pas habituée à se battre avec une épée contre une hache. De plus il lui fallait aussi se méfier de la louve qui était calmement installée par terre et suivait le combat du regard.
Pour une fois l'elfe aurait apprécié l'aide de son ami Yudjin, qui était un sacré bretteur de talent, qui avait souvent été son adversaire et son professeur... Mais bon, ce dernier reposait désormais dans sa dernière demeure... et elle ne tarderait pas à l'y rejoindre si elle n'était pas plus attentive.
Elle évita souplement un nouveau coup de hache.

Dis-moi, Arty, puisque tu ne dois pas aider ton oncle, que vas-tu faire ? Enfin mis a part essayer de me tailler en pièces.

Ce combat lui faisait du bien, outre de lui rappeler qu'elle n'avait qu'une vie, et était tout aussi mortelle qu'un humain, il lui permettait aussi de garder la forme. Cela faisait assez longtemps qu'elle ne s'était pas battue de la sorte. Une semaine de voyage dans une région fantomatique, et sans adversaire à défier, ce n'est pas intéressant.
Se faie attaquer à la hache par une humaine blonde accompagnée d'une louve ailée l'était vraiment plus.

Artiésis était véritablement une autre personne lorsqu'elle combattait ou lorsqu'elle était sur le point de tuer ce qui, la plupart du temps, revenait au même. Oubliée la gamine écervelée et bavarde ! Oubliées les robes ! Ne restaient que les lames et l'odeur du sang.
Elle devait avoué que cet affontement la changeait agréablement. Ces derniers temps, elle avait surtout eu affaire à des brigants et quelques pick-pocket... Rien de bien palpitant...

Tiens-toi prête Elabéis.

La louve découvrit ses crocs.

Toujours. Pour la chasse.

Dis-moi, Arty, puisque tu ne dois pas aider ton oncle, que vas-tu faire ? Enfin mis a part essayer de me tailler en pièces.

Artiésis tourbillona et abandonna sa hache contre une de ses dagues. L'Elfe, prise au dépourvu une fraction de seconde, ne réagit pas assez vite pour évter la dague qu'Artiésis planta en haut de son dos. Ladite dague fut retirée tout aussi vite. Artiésis s'écarta et fit un sourire.

J'aurais bien aimé me battre contre toi toute la journée mais j'ai autre chose à faire. Bien sûr, ma dague était empoisonnée.

Ce qu'elle ne dit pas, c'est que la plupart de ses poisons avaient peu d'effet sur les Elfes Noirs... Elle aurait peut-être une affreuse migraine, mais ce serait tout.

Tu viens de condamner une famille de fermiers à une mort plus affreuse que ce que j'avais envisagé pour eux. Je voulais empoisonner leur repas, et ils se seraient tout simplement... endormis... mais maintenant...

A ce signal, la louve se releva, les crocs complètement découverts, et se rua dans la ferme.