Alors que je viens de parvenir à la moitié du second tome de la trilogie des avatars, je décide de vous faire mon compte-rendu, en toute subjectivité (Oui, on est fan des RO ou on ne l'est pas!)
Pour commencer, situons ces bouquins, et la série elle-même. Les
Royaumes Oubliés, c'est un univers de jeu pour le célèbre JDR
Dungeons & Dragons (et quand je dis D&D, je ne parle pas d'un quelconque jeu vidéo ou de ces deux ignobles films, je parle du jeu de rôle
pen & paper) crée par Ed Greenwood et d'autres auteurs. Et les livres de la série
Royaumes Oubliés sont la base de cet univers, genre... la Bible!
La trilogie des avatars est à la base composée de trois livres (vous l'auriez deviné, hein?) écrits par Richard Awlinson:
Valombre,
Tantras et
Eauprofonde. A cette trilogie ont été greffés quatre autres bouquins:
Le Prince des Mensonges, par James Lowder,
Les Ombres de l'Apocalypse,
Le Manteau des Ombres, et
...Et les Ombres s'enfuirent, tous trois écrits par Ed Greenwood (qui selon mes sources, écrit avec les pieds, je vous en dirai des nouvelles lorsque j'aurais vérifié par moi-même). Donc, non, ce n'est plus vraiment une trilogie, plutôt une séquence.
L'histoire en gros: Chez les dieux, c'est le bordel! Baine, le dieu des conflits, et Myrkul, le dieu des morts, ont volé au Seigneur Ao, le seigneur de tous les dieux, les tablettes du destin, deux tablettes d'argile, en pensant qu'elles sont la source du pouvoir d'Ao. Mouais, pas terrible comme plan. Ao ne sait pas qui sont les voleurs, et en a plein le cul de tous ces emmerdeurs de dieux, alors il les chasse tous vers le royaume des mortels, pour leur apprendre à se soucier plus de leurs fidèles et moins d'eux-mêmes. Bien fait! Mais pour éviter qu'ils ne reviennent en douce, il laisse ses pouvoirs à Heaum, le gardien sans sommeil, pour garder le passage vers le royaume céleste.
Les dieux sont donc obligés de s'incarner dans le corps d'un de leurs fidèles, sous la forme d'avatars. Leur exil entraîne de nombreuses complications: la magie profane est instable, et le moindre sort d'identification peut mettre le feu à un royaume entier. Les prêtres ne peuvent plus faire appel à la magie de leurs dieux, car ceux-ci sont trop faibles. Je me suis demandé si les fidèles de Heaum pouvaient y recourir... certainement, oui, mais j'en ai pas encore vu dans les bouquins.
La trilogie parle principalement d'un groupe d'aventuriers qui sont chargés par la déesse de la magie de retrouver les tablettes du Destin pour les rendre à Ao et permettre le retour des dieux dans leur plan d'origine. Ces aventuriers sont Minuit, une jeune magicienne choisie par Mystra pour accomplier cette tâche, Kelemvor, un mercenaire sans grand intérêt poursuivi par la malédiction de ses ancêtres, Cyric (
), un ingénieux voleur de Château-Zenthil dont les anciens confrères veulent la mort, et Adon, un prêtre de Sunie, déesse de la beauté, très représentatif de son ordre, toujours optimiste, bon vivant (beaucoup moins insupportable qu'on pourrait le penser). J'évite de faire trop de spoilers, mais leur aventure va les mener beaucoup plus loin qu'ils ne l'auraient imaginé.
Voici donc ma critique:
Intrigue: Aucune surprise, je connais déjà l'histoire des Royaumes Oubliés, et les noms de Minuit, Kelemvor et Cyric me sont plus que familiers, je joue dans les RO depuis de nombreuses années. En tant que fan pur et dur, ouais l'histoire déchire! En essayant d'être un peu plus objectif... nan j'y arrive pas, c'est génial! Pas de morale abusive, des rebondissements rebondissants et des personnages hétérogènes et évolutifs.
Personnages: Ben les voilà, les personnages! En tant qu'habitué des RO, je pars avec des a priori. Attention, va y avoir du spoiler! Kelemvor, Minuit et Cyric, je les connais depuis longtemps, ils font partie du panthéon Féerunien, oui, oui, ce sont des dieux.
Donc Kelemvor, le dieu des morts, je l'apprécie énormément: Loyal Neutre, déteste les morts-vivants, le premier dieu des morts à ne pas tomber dans la caricature. Dans le bouquin, c'est un imbécile irréfléchi, il prend toujours les mauvaises décisions, il est détestable. Je suppose qu'on doit le prendre en pitié à cause de sa malédiction, mais je n'y arrive pas. c'est un bête guerrier humain. Sans réussir à être mauvais, il est chiant.
Minuit, la nouvelle déesse de la magie, qui reprend le nom de Mystra pour ne pas déboussoler les vieux fidèles conservateurs. Moins détestable que la vieille Mystra, je la connais pas trop. Dans le bouquin, c'est un personnage appréciable, elle n'est pas trop bête, elle sait ce qu'elle fait, mais c'est pas pour autant un héros de conte. Par contre, le fait qu'elle tombe immédiatement sous le charme de l'autre tache de Kelemvor, pffff...
Cyric! C'est lui, le fameux Prince des mensonges, dieu des intrigues et des complots, Chaotique Mauvais powaaaaa! En tant qu'opposant de Baine, j'ai appris à le haïr et à brûler ses serviteurs, je le considérais comme un sale petit humain arrogant avec des pouvoirs divins. Le personnage du bouquin est adorable! Magnifique, sublime! Un voleur des rues comme j'aime tant en jouer sur table, avec des sentiments humains sans cesse en opposition avec une profonde nature individualiste et avide de pouvoir. On excusera facilement ses excès à Cyric, car il est un pur produit des rues de Château-Zenthil, à la recherche de liberté, de contrôle sur son existence. Là où j'en suis dans le bouquin, il commence déjà à mal tourner.
Adon, le prêtre Sunite. C'est la première fois que j'entends parler de lui, c'est pour ça que je redoute sa mort à chaque combat, dommage, c'est un personnage que j'aime beaucoup. Il perd la foi peu à peu, il pense que les dieux l'ont abandonné, et devient pratiquement muet. Voir un être tellement extraverti se refermer progressivement est assez intéressant, on prend pleinement ampleur des troubles qui touchent les croyants.
Elminster, empêcheur de faire Schtoumpf en rond, genre de Gandalf grosbill épique hyper chiant qui se croit marrant et transforme les gentils Edwin en Edwina. Ben d'après le livre, ouais, il est bien comme je le pensais.
Baine, mon dieu préféré! Je suis un peu déçu, car il est pas très fin, et il fait très "méchant de James Bond", qui arrive presque à gagner mais qui gagne jamais. Plans foireux, résultats foireux.
Style: Pas trop ampoulé, sobre, les détracteurs d'Awlinson diraient pauvre. C'est pas de la grande littérature, hein! C'est juste de bon goût. En même temps, c'est une traduction... Rien à redire.