.:Après la Fuite, vient le beau temps... Et les rencontres:.

Elle sentait l'air gifler ses joues et jouer avec ses cheveux. Elle se sentait libre, heureuse même. Ce qu'elle avait toujours possédé... Elle n'en savourait la saveur qu'après sa capture. Même si cette dernière n'avait duré que quelques jours. Aiedail aposa sa main sur l'encolure de son dragon. Ce dernier souffla un nuage de fumée. Il était très en colère contre elle. C'était normal, après tout. L'elfe se redressa sur sa selle.

« Arget... Tu peux descendre maintenant tu sais... Et il faut que je soigne tes blessures... »

L'énorme béhémot ne daigna pas répondre. Néanmoins, après quelques secondes d'attente, Aiedail le vit secouer la tête puis, piquer vers le sol. Elle en profita pour étudier ses ailes, caressant du regard les trous sanguilonents laissés par les flèches. Lorsqu'elle s'était faite attraper, Arget était entrain de chasser. Les soldats de Galbatorix lui étaient tombés dessus, profitant de leur nombre pour l'immobiliser. Puis ils l'avaient droguée. Ne pouvant plus utiliser l'Ancien Langage et se retrouvant affaiblie, elle n'avait pu qu'attendre que son dragon vienne l'aider. Heureusement pour elle, les soldats n'avaient pas pu la transférer.
Arget se posa sans ménagement sur le sol, faisant trembler certains rochers sous son poids. Lestement, Aiedail sauta de sa selle, se dirigeant automatiquement vers les blessures de son ami.

- Waise hell, murmura-t-elle.

Aiedail effectua cette opération plusieures fois de suite, puis, elle vérifia qu'elle n'avait oublié aucune blessure. Ceci étant fait, elle se laissa choir sur un gros rocher.

« Tu es inconsciente, et idiote. »
« Je sais. »

Le dragon posa ses yeux dorés sur la jeune Elfe, prêt à la sermonner. Quand il vit qu'elle évitait son regard, il comprit qu'il n'avait pas besoin de le faire. Elle apprennait vite de ses erreurs.

« Ils vont nous rechercher encore plus activement désormais. »
« Je ne l'ignore pas, Arget. »

Son compagnon, fier de ses dernières prouesses en date se lova près de sa Dragonnière. Il fixa l'horizon, près à en découdre avec quiconque s'approcherait trop près d'elle. Soudain, il remarqua une silhouette, qui, bien qu'encore lontaine semblait se diriger vers eux.

« Aiedail, regarde ! Au Nord ! »

Moreta, monté sur Gyuril; voyageait, ou plutôt, fuyait ses nombreux ennemis (elfes, humains...), en faisant aller sa monture de toute sa vitesse vers le sud.
Un peu plus au nord se trouvait en effet une ville, ou plutôt un village, humain, peuplé de fourbe et autre mécréant qui n'avait pas apprécié qu'elle leur dérobe de quoi se nourrir pour quelques jours.
Certe, elle n'était pas obligé de voler ces bijoux et autres pièces en tous genres, mais elle savait qu'on trouvait toujours l'utilité de ce genre de chose.
Rêvassant sur son dragon, l'elfe fit un bond lorsque celui-ci lui fit:
Un dragon, au sud!
Evite le, je ne veux pas avoir de problème.
Plus de problème, tu veux dire...
Ne joue pas sur les mots, et arrange toi pour passer inaperçu!
Je crains que ce ne soit trop tard, notre trajectoire nous amenait droit vers lui, et si je l'ai vu, il y a des chances pour qu'il m'ai vu.
Dans ce cas, lui fit l'elfe, on fait comme on a l'habitude, descends, arrange toi pour trouver une proie pendant que je defait la selle et prends-là, puis tu remonte et tu te dirige vers lui.


Ce fut fait, et Gyuril, des morceau de chèvre sauvage traînant dans un bois proche entre les serres, se dirigea vers l'autre dragon, d'un vol apparament aléatoire, comme si sa direction ne lui était pas déjà connu.
Pendant ce temps, sa dragonnière cacha sa selle et lui fila le train, bien que restant à couvert le plus possible.

Aiedail bondit sur ses pieds en entendant le cri d'Arget. Elle scruta l'horizon : ses yeux elfiques pouvant voir plus loin que des yeux d'hommes, elle aperçu une forme un peu plus sombre que le ciel, quelque peu rougeâtre. Cependant, sa vue n'était pas aussi bonne que celle de son compagnon et elle abandonna vite la partie.

« Qu'est-ce que tu vois ? »
« Un dragon... Rouge. Il vient de piquer dans la forêt. Je ne le vois plus... Il n'y avait pas l'air d'avoir de Dragonnier à ses côtés. »

La jeune Elfe ne répondit pas et fit la moue. Elle n'aimait pas la brusque apparition de ce dragon... Mais bon... Peut-être que ce n'était que le fruit du hasard ? Peut-être qu'elle était tout simplement encore sous le choc des drogues et de sa capture ? Avec des peut-être, elle risquait de prendre une mauvaise décision et de se retrouver...

« Il est sortit ! »

Les yeux vifs d'Aiedail se pointèrent en direction de la forêt. Plus les secondes passaient plus le béhémot se rapprochait. Elle finit par le distinguer clairement, et ses sourcils se froncèrent sous l'appréhension.

« Tu as raison, Arget, il n'y a pas de Dragonnier, ni de selle... C'est pourtant étrange... Un dragon sauvage en ces temps troublés... »
« Il tient du gibier entre ses serres. Veux-tu que je l'intercepte, pour vérifier s'il n'est pas accompagné ? »
« Ne cherchons pas querelle. Qui plus est je ne suis pas au meilleur de ma forme. »
« Aiedail... Nous devons en avoir le coeur net. »
« Alors, va ! Mais sois prudent... Wiol pömnuria ilian. »

Le dragon lui donna un léger coup de museau et s'envola prestement. Il n'avait ni l'intention d'attaquer son congénère ni de le forcer à attérir. Il se plaça sur sa ligne de mire et attendit qu'il soit à portée pour l'interpeler mentalement :

« Attends, nous ne te voulons pas de mal... »

Aélyhne chassait le mulot sous sa forme de prédilection : une renarde. Les renards étaient petits et habiles, ce qui était excellent pour se cacher. Elle vivait depuis suffisemment longtemps maintenant en Alagaësia pour vouloir éviter les ennuis le plus possible.
Alors que le mulot, tétanisé, allait finir assomé sous ses pattes, la renarde retomba par terre de justesse, les oreilles dressées bien haut sur sa tête. Une odeur de dragon, emportait par le vent, dansait devant son nez. Elle n'entendait pas encore ledit dragon, mais ça ne saurait tarder. Ils ne passaient généralement pas inaperçus.
Aélyhne gémit intérieurement en se tapissant un peu plus. Elle prit alors conscience, que malgré son apparence de renard, la couleur de sa fourrure attirait imanquablement l'intention. Elle n'eut que vaguement conscience que son dîner avait filer.
Alors qu'elle commencer à envisager sérieusement que la fuite serait une meilleure protection que la dissimulation, un sifflement dans l'air lui apprit que c'était trop tard. Un puissant dragon rouge se posa entre les arbres, quelque chose dans les pattes. L'ennui, c'est que la renarde se trouvait justement entre ses pattes armées de serres...

Un autre dragon apparut alors, encore dans les airs. Décidemment, se n'était pas son jour.
Attends, nous ne te voulons pas de mal...

Aélyhne commença à ramper pour se sortir du pétrin. Le dragon rouge darda alors ses yeux brillants sur elle.

Souvenir ralentit pour que Calyspo se place à côté de lui. Ils marchait côte à côte depuis ce matin.

La jeune fille voulait revenir à l'auberge du vieux village pour quelque temps. Ellana lui manquait.
Mais avant, il fallait traverser au moins la moitié de l'Alagaësia.

Calyspo s'ennuyait seule; elle aurait bien voulu que son cheval puisse parler.
Justement ce dernier semblait vouloir attirer son attention sur ce qu'il ce passait dans le ciel.

Deux dragon c'y rencontrait. Calyspo espera qu'il n'y en avait pas plus. Mieux valait fuir cette menace au dessus d'eux.

La jeune fille grimpa sur Souvenir et ils galopérent le plus loin.
La cavaliére vit soudain une silhouette au loin.

Calyspo distingua mieux la silhouette. C'était une jeune elfe, aux yeux verts. Un des deux dragons devait être à elle, car elle avait dit "nous".

L'elfe parla même à Souvenir qui sembla comprendre. Décidément, tout le monde savait communiquer avec le cheval pie sauf Calyspo.
Elle répondit alors :

"Qui êtes vous ?"

Puis elle descendit de sa selle, et tenant les rênes dans sa main, elle rajouta :

"Mon nom est Calyspo. Lui s'appelle Souvenir." en désigant l'équidé.

Aiedail observa attentivement la jeune Humaine. Elle ne semblait pas très âgée, mais elle avait bien vécu. Peut-être trop pour son âge ? L'Elfe lui adressa un sourire amical et déclina son identité :

- Je m'appelle Aiedail. Et comme tu dois désormais t'en douter, je suis une Dragonnière. Mon dragon se nomme Arget. C'est le blanc, dit-elle en désignant le ciel.

Aiedail tourna de nouveau le regard vers la cavalière et sa monture. Le cheval pie semblait être énormément attaché à la jeune femme, et cela la fit de nouveau sourire.

« Alors ? »
« Elle ne représente pas une menace. Prends garde, Arget, concentre-toi sur le dragon. »

Aiedail quitta ses pensées pour s'adresser de nouveau à Calyspo.

- Que fais-tu par ici ?

Moreta était encore dans les bois lorsque Gyuril lui fit une reflexion sur un renard particulièrement bizarre. Décidant de faire un petit détour, elle se dirigea vers la clairière où gisait encore des restes du repas inprévu de son dragon.
La renarde, et non le renard comme l'avait dit Gyuril, se terrait encore dans les hautes herbes, mais sa couleur la redait visible à qui voulait bien la chercher.
La contactant mentalement pour ne pas l'effrayer, elle se demandait ce qui pouvait bien se passer pour sa oonture, et ami quelquefois.
Rien de particulier, l'autre dragon et moi nous dirigeons l'un vers l'autre, et lui a encore une selle, bien que vide pour l'instant.
Très bien, alors dirige toi vers l'endroit d'où il vient, ça promet d'être interessant, et évite l'intimidation, tu sais comment les autres l'apprécient!
A peu près autant que moi, je sais...


Mais même si ce savoir était ancien, Gyuril avait tendance à e pas se le rappeler dans le feu de l'action, l'elfe ne serait donc pas étonné qu'il essaye tout de même, à ses risques et périls.



Concentrant son attention sur l'animal face à elle, elle la contacta mentalement une fois de plus, en essayant des choses plus complexe, comme de lui poser quelques questions, au cas où celui-ci serait plus que ce qu'il en avait l'air.

Aélyhne remua ses oreilles de renard avec nervosité lorsque le dragon au-dessus d'elle prit son envol. Elle aurait pu s'enfuir facilement si elle avait réussi à prendre son apparence originelle, mais elle ne maîtrisait pas encore tout à fait la métamorphose, surtout quand elle avait inquiète. Mais quelle idée aussi, cette apparence fragile de renard ! Il fallait qu'elle se décide à l'abandonner... Peut-être pas un loup, car elle risquait d'être la cible de chasseurs. Un aigle. Oui c'était très bien un aigle... Elle se sentait tellement vulnérable, face à la fille qui la regardait... Elle ne voulait prendre aucun risque, et elle se demandait comment l'autre réagirait si elle essayait d'aller voir ailleurs.
C'est alors qu'un flux de pensées surgirent dans son esprit, repoussant ses idées à propos de se faire pousser des ailes. Sa première réaction fut de repousser mentalement cet assaut, mais doucement, pour ne pas lui faire de mal. Il lui semblait qu'il s'agissait d'une Dragonnière, ce qui ne lui disait rien qui vaille. Trop de dragonniers et de dragons avaient essayé de la tuer depuis qu'elle était en Alagaësia.
Alors, au lieu de s'enfuir, elle s'assit calmement, les oreilles fiérement dressées sur sa tête, sa longue queue en panache autour de ses pattes. La Dragonnière lui posait mentalement des questions, mais Aélyhne affecta de l'ignorer. Il ne fallait surtout pas qu'elle s'imagine qu'elle était autre chose qu'un renard à la couleur bisarre. Elle ne voulait pas lui donner de prétexte à l'attaquer. Puis, lentement, elle commença à faire sa toilette à la manière d'un chat, non sans jeter quelques coups d'oeil furtifs à l'autre. Elle espérait que l'Elfe laisserait tomber ses investigations si elle ne lui montrait aucun intérêt.