Erythrine Digne des boss
Nombre de messages : 3044 Age : 34 Date d'inscription : 23/10/2006
| Sujet: Concours d'écriture n°10 - Votes Ven 20 Fév - 12:58 | |
| Le thème de ce concours était : " Vie cachée, vie secrète ". A vous de voter pour départager les 5 participants. - Kentril a écrit:
- Depuis bientôt deux heures je baigne dans mon propre sang. On a beau s’en douter, recevoir une balle, c’est très douloureux. L’impact en lui-même, ce n’est rien. On a très mal, c’est certain, mais le pire vient ensuite. Le pire c’est de voir son sang jaillir de son propre ventre comme un soda qu’on aurait trop secoué. Au fur et à mesure qu’il s’échappe, on ne sent plus ses doigts, ses pieds. On a froid. Bordel, je vais crever, là, au milieu de ce no man’s land, et personne ne saura jamais qui j’étais.
Mon truc à moi, c’était de faire ce qu’on appelle le sous-marin. Je me faisais passer pour un petit truand, un voleur à la tire, un braqueur, et je rentrais dans des bandes de vrais gangsters pour les faire s’écrouler de l’intérieur. Pendant quatre ans j’ai exercé ce métier sans jamais être inquiété. Mon seul contact avec la police, la seule personne à connaître mon existence, c’était un homme qui s’appelait Eric Vinyard. Un gros bonnet du FBI. Il m’envoyait au casse-pipe, m’oubliait et de temps en temps, il m’aidait à sortir la tête de l’eau. Il me relâchait quand je me faisais pincer, il brouillait les pistes… des tas de trucs insignifiants comparés aux risques que je prenais.
La reconnaissance, le salaire, tout ça, je m’en foutais complètement. Malgré les bavures, les saloperies que j’ai été forcé de commettre, je savais que ce que je faisais était bien. Vinyard avait peur que je tourne mal, séduit par cette vie de vice. J’ai été parfois tenté, c’est vrai, d’envoyer chier ce vieux marionnettiste et de devenir un vrai enfoiré. Mais ce n’était pas moi. Lorsque j’infiltrais un gang, j’enfilais un costume, une nouvelle identité. Tout ce que je faisais, ça ne comptait pas. Femmes, enfants, mes yeux étaient recouverts d’un voile écarlate. Aujourd’hui, je me rends compte que ça ne valait pas le coup.
Tout a foiré la semaine dernière. J’avais été engagé par un certain Henry Jones pour un braquage de grande envergure sur Austin, au Texas. Les texans, ces fils de chiennes, ils ont la gâchette facile, faut pas les chatouiller. Dans l’équipe, il y avait trois autres gars dont je ne connaissais pas les noms. C’était une consigne de Jones. Personne ne devait rien savoir sur personne. Le mec connaissait son affaire, il était pas à son premier coup. Ma cible, c’était lui, pas les minables de son équipe. Mon nom de code, c’était Tête de Nœud, parce qu’il paraît que j’ai une tête de nœud. Admettons. Ce que je ne savais pas, c’est que nous n’étions que la première équipe sur deux bandes de salopards. Et le plus drôle, c’est que la deuxième équipe, son rôle c’était de liquider la première. Ah oui, ça je ne l’ai découvert qu’il y a quelques heures, et tu parles d’une découverte.
A présent que je suis sur la touche, je suppose que l’équipe B va apporter le blé à Jones, et qu’il va aussi les éliminer avant de disparaître. Peut-être que si l’ambulance arrive à temps, j’aurai un petit boulot derrière un bureau… Oui, derrière un bureau… Oh, pourquoi tout devient si flou? - Sheya a écrit:
- Il pleut. Les gouttes glacées se perdent dans mes cheveux, dégoulinent sur mon visage, glissent sous mes vêtements. Je suis trempée, mais quelle importance ? Qu'est-ce qui pourrait être plus important que la tombe de mon meilleur ami ? Ah oui, c'est moi qui l'ai tué ...
Comment les choses ont-elles pu en arriver là ? Je ne sais plus très bien à vrai dire. Avant, j'étais une adolescente normale. Bon, c'est vrai, j'étais une orpheline placée dans une famille d'acceuil, mais j'était quand même une fille normale avec une vie normale : le lycée, les copines, les garçons, les parents, le lycée, les copines ... Mais les choses ont changés il y a trois ans. Mon frère adoptif m'avait demandé de prêter son sac à un de ces copains. Quoi de plus banal ? Mais il m'a demandé de lui rendre ce genre de service de plus en plus souvent. Au début j'ai trouvé étrange qu'il ne me donne aucune explication, mais après tout, ce n'étaient pas mes affaires.
Maintenant, je me dis que j'aurais du me méfier, que j'aurais du demander des explications, ou alors que j'aurais du regarder ce qu'il y avait dans ce fichu sac de sport. J'aurais du découvrir ce qu'il se passait, et empêcher que tout dégénère. Mais j'avais tant de soucis en tête : ma plus belle robe tachée de mayonaise, le garçon de mes rêves qui sort avec une autre, ma dissert de français que j'ai pas eu le temps de faire, mon téléphone portable qui n'a plus de crédit ... Ah, comme je me sens bête ! Si j'avais pris le temps de connaître la valeur de la vie, je n'aurais pas gaspillé la mienne ainsi. Et alors, peut-être que Josh serait encore en vie. Mais ce n'est pas le cas et je ne dois pas laisser les regrets m'écraser. Il est trop tard maintenant car j'appartiens au plus grand groupe de trafiquants de drogue de la ville, à cause de mon frère. Le plus drôle, c'est qu'au début, je ne savais même pas que j'étais des leurs ! Oui, je sais, j'ai un sens de l'humour étrange ...
Un crissement de pneus retentit à l'autre bout du cimetière. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit. Mais je le fais quand même. Une Porsche noire aux vitres teintées est garée sur le parking. Elle prend trois places alors qu'une lui suffirait. A l'intérieur, Gary. Mon nouveau patron qui m'attends. Je me tourne une dernière fois vers la tombe. Je retiens mes larmes avant de m'aperçevoir que je n'en ai pas. Un coup de klaxon me dit de me dépêcher. Je m'en vais sans me retourner et monte dans la Porsche. Ma nouvelle vie commence. - Erythrine a écrit:
- Une sombre affaire
Il y a fort longtemps, dans un tout petit village éloigné de la civilisation humaine vivait une grande famille qui contrôlait les terres, les bêtes et même les habitants du village. La puissance de cette famille remontait à la nuit des temps et nul n'osait à présent remettre en doute le pouvoir qu'elle possédait. Pourtant si une seule personne avait découvert la vérité, alors plus personne n'aurait obéit. Mais la sombre vérité était dissimulée. Elle était si bien cachée que les derniers descendants de la famille l'ignoraient. En réalité seul le grand-père sénile encore vivant aurait pu la raconter, si quiconque écoutait encore ses histoires. Mais plus personne n'écoutait ce vieil ivrogne qui passait son temps entre beuverie et viols. En effet, cette famille était non seulement puissante mais aussi remplie de vices. Elle était puissante, ah ça oui! C'était d'ailleurs elle qui faisait régner l'ordre et la "justice". Tant et si bien que plus personne n'osait faire un pas de travers de peur de passer sur le bûcher ou de finir empalé. C'est dans cette atmosphère vile et étrange qu'un jour débarqua une jeune fille. Nul ne savait d'où elle venait. Et nul ne savait non plus ce qu'elle venait faire là. Mais son arrivée provoqua d'énormes émois dans le village. Elle prétendait connaître la vérité sur la manière dont cette puissante famille vertueuse s'était emparée du pouvoir. Tout le monde dans le village voulait connaître sa version des faits mais personne n'osait le dire de peur de subir le pire des châtiments. Seulement, elle possédait des preuves de ce qu'elle disait. Apparemment, un parchemin témoignant des atrocités commises par les ancêtres de ces seigneurs innocents était en sa possession. Ce parchemin circula entre les mains de tous les villageois. Tous étaient d'accord sur le fait que ce qu'il décrivait était atroce et digne de la peine capitale. Seulement un jeune garçon alla trouver le seul fils incorruptible de la famille pour tout lui raconter et lui donner en main propre le parchemin sacrilège. En le lisant et en découvrant ce qu'il y avait dessus, il décida de réunir l'assemblée familiale (en gros ceux qui vivaient là). L’assemblée fut réunie en pleine nuit, les étoiles furent les seules témoins de ce qui s’y passe. Et c'est à ce moment là que fut prise une terrible décision. Une terrible décision qui devait complètement changer le visage du village. Ils décidèrent que la jeune femme serait brûlée sur la place publique après avoir subit les pires tortures. Ces tortures, bien que malsaines et seulement à but jubilatoire devaient accessoirement servir à lui faire révéler que le parchemin était un tissu de mensonge et qu'il était de sa main. Tout fut fait selon ce qui avait été prévu. Même le vieux grand-père sénile participa aux réjouissances. Et au moment où la jeune femme rendait son dernier soupir, le grand père prononça cette simple et sombre parole: "Heureusement que personne n'a découvert que..." Avant de s'effondrer ivre mort dans les bras de sa plus jeune petite fille. - Ketesh a écrit:
- Ca fait longtemps que je ne compte plus les fois où j'arrive en retard au boulot. Mon patron lui par contre... Ces gars là, comme me le répétait mon père, ils sont malins, ils ont fait des études. Ce sont des gagnants ces bonhommes et tu sais pourquoi? Parce qu'ils ont des couilles, parfaitement ma fille. Ils ont les pieds sur terre eux, ils passent pas leur temps à rêvasser en s'inventant des excuses bidons pour pas en foutre une ramée!
Il avait sans doute raison. D'ailleurs comme je suis une bonne fille et que je ne voulais pas lui donner tort, l'un de mes pieds a décollé du sol. J'espère que c'est pas pour son côté gagnant que maman l'a épousé...
"Hé ho gourdasse! Tu m'écoutes oui? Une heure qu'on t'a attendue ce matin! Cinq fois que tu arrives en retard! Non mais j'ai jamais vu ça, surtout en quatre jours!"
"Ca pour savoir compter... Ca veut dire que je suis virée?"
"Pour ça faudrait déjà que je t'ai embauchée. C'était une période probe ma grande, autant dire que t'as foiré. C'est fou ça, même quand tu finissais par arriver t'étais pas vraiment là. J'syus comme tout le monde, je dois faire ma BA, mais Alice au pays des merveilles j'ai jamais aimé, compris? Alors maintenant du balais."
"La bise à votre chat. Au fait, vous savez que pour un islandais vous parlez super bien anglais?"
Où j'en étais déjà? Ah oui, j’ai quitté la maison, comme ça, mais en piquant un peu d'argent quand même. J'ai filé à Londres et puis j'ai pris l'avion pour l'Islande. Quand j'étais petite on m'avait dit que c'était là qu'habitait le père noël. Ce qu'on peut être con quand on est gosse. Enfin, je dis ça, je n'en suis même pas sûre. Des fois j'ai l'impression que ma mémoire déconne un peu: il y a des gros trous dedans, comme si des souris la grignotaient petit à petit. J'aime bien les souris, c'est mignon, sauf quand ça vous pisse dessus. Et puis des fois ça sent mauvais, comme cette odeur de graillon. Ce que ça peut puer la malbouffe! Tout ça c'est peut-être du flan, j'ai tendance à tout mélanger, le rêve, la réalité; le jour, la nuit, les épinards et les brocolis. C'est du pareil au même mzid ça pose parfois problème. Je dors debout, je rêve éveillée et puis au final je suis comme un chat qui s'empatouille dans une pelote toute emmêlée. Comment distinguer le vrai du faux? C'est une question bien compliquée, surtout quand on a un peu de mal à se concentrer.
Tiens, j'ai froid. Je vais demander où aller à quelqu'un.
"Bonjour monsieur, qu'est ce que vous faites avec votre caméra? Un reportage sur les sans abris? Oui, c'est sûr qu'en Islande, c'est pas cool de ne pas avoir de toit. D'ailleurs vous sauriez pas où je pourrais dormir? J'avais trouvé un coin, à la gare mais on m'en a chassée. Je ne sais pas pourquoi, je ne gênais personne. Quoi? Vous avez l'impression de m'avoir déjà vue quelque part? Le reportage d'un ami sur les aliénés? Connais pas. C'est une grande famille vous dites? Avec une jolie maison toute blanche ? Dans ce cas... Ils ont du chocolat chaud là-bas? - Fidy a écrit:
- Hum, j'ai changé un peu de style, j'ai envie de dire... -16 s'abstenir!
Le jeudi soir
J’étais devant la porte. Une fois de plus je sonnais à cette même porte. Elle s’ouvrit et une tête apparut. Dès qu’il m’aperçue, il ouvrit plus grand l’ouverture et m’attrapa par la taille. Aussitôt je sentis la chaleur de son corps contre le mien et mes derniers remords s’envolèrent. Il m’embrassa, je l’embrassai, on s’embrassa. J’étais heureuse de le retrouver. Après quelques instants, il me regarda dans les yeux : - Ils savent ? Je fis « non » de la tête. Il balada sa main sur mes cuisses puis d’un coup me prit dans ses bras telle une princesse. Je ris et lui aussi. Il referma la porte du pied et me conduisit jusqu’à son grand fauteuil. Là il me déposa sur ses genoux. Rapidement je m’appropriai la place et passai mes bras autour de son cou. J’étais heureuse de le voir. Heureuse de cet instant. Personne n’était au courant que j’étais ici. Aucune amie ne me savait encore dans ses bras. Mes parents n’en parlons pas, ils auraient piqué une crise. Il était à moi, j’étais à lui et ce soir comme tous les autres jeudi soir, rien ne pourrait nous séparer. J’étais dans l’interdit et dans l’envie, c’est sans doute ce qui rendait ce moment si savoureux. Il s’étira puis se coucha sur le fauteuil. Comme si je n’avais pas compris son petit jeu ! Mais en bonne âme et conscience je le rejoignis. Je me sentais bizarre mais j’avais l’impression que c’était normal. C’était sans doute la première fois que j’étais si proche ainsi de lui mais j’aimais ça et je pressentais que ce n’était pas la dernière. Pour vivre ce genre de moments, j’étais prête à tout ; à cacher, à mentir et à bien d’autres choses encore. Amour et raison sont deux mots contraires, et je venais de le réaliser pleinement. Il avait passé ses mains autour de mon cou et me massait doucement le dos en me murmurant quelques mots. Moi, j’entendais son cœur qui battait et qui résonnait en moi d’un rythme régulier. Je relevai la tête. Je le regardai. Il n’était pas à la base spécialement beau mais pour moi il était l’unique et le meilleur. Ses yeux étaient profonds et sécurisants. C’était sûr, c’était clair, rien ne pouvait m’arriver tant que je serais avec lui. Je fermai les yeux et lentement sous ses caresses m’endormis au pays des rêves. | |
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