C'était un petit garçon très normal, très correct, tout bien propre et gentil qui se promenait avec ses parents. Il marchait entre eux deux, leur donnant la main, le sourire aux lèvres et la bonne humeur sur le front. Ils marchaient tout trois d'un pas allègre vers une vieile boutique de vieux livres, où habitait sa grand mère Gertrude et son grand-père Apolinaire.
Le petit garçon, prénommé Washka, ne les appréciait àas trop, à vrai dire, comme il était très sage, il le fasait uniquement pour faire plaisir à ses parents. Il n'avait même pas ronchonné lorsqu'ils lui avaient annoncé la nouvelle, il avaitecoué la tête, fait la moue comme tous les petits garçons de son âge, puis acquiescé avec émotion.
Ses parents étaient réellement comblés de ce côté, ils ne manquaient de rien, sauf d'un peu de liberté. Ils pensaient que leur fils n'était rien d'autre qu'un gamin vivant à leurs dépends, incapable de se débrouiller seul dans la vie. Ils ne lui avaient même pas apprit à écrire, pensant que ça s'apprenait tout seul, et que cela coûtait trop cher pour eux.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la vieille vitrine sale tombant en lambeaux, Washka frissonna. Il n'aimait pas trop cet endroit.
Ses parents sonnèrent à la porte. Il s'épousseta, se recoiffa, vérifia sa raie sur le côté qu'l avait accepté de porter occasionnellement, et attendit qu'on vint lui ouvrir. Tante Gertrude actionna la poignée de la porte avec empressement, et claqua cette dernière contre le mur, happant au passage le pauvre petit garçon qui ne demandait à être reposé par terre.
Tandis qu'elle le recouvrait de baisers gluants, grand père apolinaire apparut par l'autre porte et vint saluer les autres, ramolli comme à son habitude.
C'était l'heure du déjeuner, Washka ne tenait plus en place, car il sentait que quelque chose allait se passer. Effectivement, on lui donna l'ordre d'aller à table. il sourit, puis disparut furtivement sous la table. Ses parents froncèrent les sourcils, et répétèrent plus précisément la question.
Washka ne sortait pas. Mais alors que grand-mère Gertrude arrivait avec la supière géante, il sortit dans un "TADAMMM !!" magistral, et fut encore plus magistral lorsque la grand mère trébucha sur lui, renversant la soupière et son contenu.
Sur ce, le gamin fila aux cabinets tandis qu'on réparait les dégats en le sermonnant. Plus tard, oncle apolinaire essaya de forcer la porte des toilettes, mais lorsqu'il rentra dans les cabinets, il ne vit pas Washka. Il se rendrait compte plus tard que le gamin avait prit la poudre d'escampette entre ses jambes, l'enfermant au pasage dans l'étroite et minuscule salle.-Maman, papa, je suis revenu !
-Washka, où es ton grand père ?
-Il est parti arroser les fleurs, maman, répondit-il.
-C'est vrai ?
-Pourquoi je te mentirais ?
Mais alors que son père s'élançait pour l'attraper tandis que la mère faisiat diversion, le gamin s'échappa endouce dans la cuisine et ferma la porte à clef.
Une heure plus tard, il attendait toujours. Il avait perdu son sourire, il n'entendait plus de bruits. Il sortit tout doucement, observa les alentours : vides.
Il s'assit alors sur une chaise, et se décoiffa d'un geste de la main. Il enleva sa veste et son étouffeur-de-gorge-à-rayures, et fouilla la maison. Vide. Personne. Seul. Ils l'avaient abandonné.
Alors, Washka se mit à pleurer, pleurer de rage, de tristesse, mais pas de regrets. C'était sa nature, il était comme il était, on ne pouvait pas le changer. Ceux qui ne l'acceptaient pas ne méritaient pas de le comprendre.
Cette nuit là fut la plus longue qu'il ait connu, déambulant dans les rues sales et étroites, pleurant à chaudes larmes. Il se perdit dans la ville, se retrouva dans la campagne, se moquan bien d'où il allait.
Il recherchait de la compassion et de la compréhension, la seule qu'on avai jamais su lui accorder...
Dim 17 Déc - 21:37