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| Auberge Le liegeois | |
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Feu-de-neige Admin chevaleresque
Nombre de messages : 3644 Age : 33 Autres : Partout et nulle part Date d'inscription : 22/10/2006
| Sujet: Auberge Le liegeois Lun 7 Jan - 0:30 | |
| Une fleur s’ouvrit. Dans ce bac tourné vers le pâle soleil de début de printemps, elle était restée longtemps sous la terre puis lentement s’était développée et avait eu envie de montrer ses jolies couleurs aux yeux de tous. D’un rouge étincelant elle brillait pleine de vitalité voulant profiter un maximum de cette vie qu’elle savait éphémère. C’était un bac de bois accroché à l’une des fenêtres de cette auberge. Celle-ci était plutôt grande, dépassant un peu la hauteur des maisons voisines. Sa façade montrait avec quel soin elle était entretenue : les vitres étaient lavées, les châssis peints, l’avant balayé,… Faite en bois du pays, ses poutres étaient visibles placées à la traditionnelle. A côté du bâtiment principal qu’était l’auberge en elle-même, s’étendait une écurie beaucoup plus petite mais pouvant accueillir une dizaine de chevaux. Un petit garçon de Teirm s’en occupait à partir du matin jusqu’à ce qu’on ait plus besoin de lui le soir très tard. Feu-de-neige s’était levée de bonne heure. Encore fraiche du matin elle avait été cueillir dans son potager situé derrière l’auberge quelques légumes bien murs qu’elle guettait depuis un bon moment déjà. En revenant elle avait cueilli quelques fleurs au passage qui selon elle feraient bonne figure dans un beau vase. Elle revint ainsi chargée d’un grand panier sous le bras. L’air était pur en cette heure où le soleil commençait à peine à croitre à l’horizon. Le silence encore régnant dans son domaine elle profitait de cet instant de tranquillité qui savait l’apaiser. Et c’est de très bonne humeur qu’elle rentra dans la maison par la porte principale. Avant d’y pénétrer elle jeta un oeil autour d’elle pour voir si rien d’anormal s'était produit cette nuit. Les buissons de devant étaient encore impeccables, l’herbe n’était pas encore trop haute, les petits cailloux servant de chemin jusqu’à la porte étaient bien en place sur le passage. Au dessus de sa tête le panneau indiquant “Le Liegeois” n’avait pas bougé. Satisfaite elle rentra. Portant le panier jusqu’à la cuisine. Là elle le posa sur une table et en sortit les tomates qu’elle avait cueillies. Elle les lava délicatement et les mit de côté. Inutile de les préparer maintenant, elle voulait éviter le gâchis de nourriture et tant qu’elle n’était pas sure de qui mangerait ici ce midi… Quatre voyageurs avaient logé cette nuit à l’auberge, elle irait aérer leur chambre et changer leur drap tout à l’heure. Pour l’instant ils dormaient encore tous à point fermé et ce n’était pas encore l’heure de les déranger. Souvent la plupart des gens commençaient à affluer début d’après midi, là Feu-de-neige savait qu’elle n’avait plus de temps libre. Elle s’appliqua à faire le pain. Jamais il ne lui serait venue à l’idée de l’acheter car ayant été élevée parmi une famille de pâtissier le pain n’avait aucun secret pour elle et elle le faisait, sans se venter, souvent bien mieux que les boulangers voisins. Après le pain, la fantaisie lui prit de faire des petits pains au chocolat, au miel, au sucre… les clients adoraient cela alors pourquoi ne pas en faire quand le temps le permettait. La jeune femme ainsi s’affaira à faire le petit déjeuner de ces messieurs s’éveillant doucement au dessus de sa tête alléchés par la bonne odeur qui s’élevait depuis la cuisine.
EDIT Ery: Félicitations, aucune faute trouvée... | |
| | | Kentril Grand méchant loup
Nombre de messages : 4072 Age : 34 Autres : Do you really know me? I might be a god... Date d'inscription : 23/10/2006
| Sujet: Re: Auberge Le liegeois Mer 9 Jan - 22:56 | |
| Alors que rien ne s'y trouvait l'instant d'avant, un homme en noir apparut dans un coin isolé de la pièce, près de la cheminée. Personne dans l'auberge ne sembla remarquer l'arrivée brutale de cet étrange voyageur. Son teint pâle, ses yeux fatigués et ses joues creuses laissaient penser qu'il n'avait pas fait de halte depuis des jours, mais il n'en avait pas encore l'intention. S'il était là, c'était pour représenter les intérêts de la Griffe Noire, comme toujours. Quand on intègre la Griffe Noire, c'est pour de bon, et ce n'était pas une gamine qui allait changer les règles. Oh, le mage à la robe noire ne l'en avait pas empêché, non. Il avait accepté son départ sans broncher, mais ce n'était qu'une façade. Elle le paierait, et c'était pour s'en assurer qu'il était là. Pour ne pas contrarier l'encombrant partenaire qu'était Razen, il comptait engager un tueur professionnel, et il avait déjà imaginé son profil. Une brute épaisse d'au moins deux mètres de haut, les yeux injectés de sang, les veines saillantes, avec assez de force pour pour faire tournoyer une hache de bataille d'une seule main. Evidemment, il faudrait que l'homme de main soit assez intelligent pour jouer correctement son rôle, et ça c'était une autre histoire. En bon professionnel, l'étranger se chargeait lui-même du recrutement. L'ennui, c'est que le relationnel, ce n'était pas son fort. Il avait longtemps réfléchi, pourtant. Logiquement, en Alagaësia, lorsqu'on cherche un mercenaire, on va dans une auberge, on montre qu'on a de l'argent, et on engage celui qui a le visage le plus rouge et l'épée la plus lourde. Malheureusement, à cette heure de la matinée, les guerriers éméchés se faisaient rares. Tant pis, il attendrait, mais hors de question de le faire le ventre vide. "Bon, ça vient, oui?" cria-t-il à l'intention de la jeune aubergiste. "J'attends ma commande depuis si longtemps que j'ai oublié ce que c'était! Dans le doute, donnez-moi un bol d'eau chaude..."La gorge irritée par ses efforts vocaux, le magicien fut pris d'une quinte de toux qui couvrit le dos de sa main de sang. Apparemment incapable de poursuivre sa complainte, il se contenta de frapper faiblement du poing sur la table, avant d'essuyer le fluide répandu avec un mouchoir sorti de son ample manche. Les contrariétés se succédant les unes aux autres, l'étranger se dit qu'il ferait mieux de partir, mais il semblait avoir enfin attiré l'attention de la maîtresse des lieux, qui n'avait pas l'air ravie d'avoir le client le plus grincheux du royaume sur le dos. Avec un peu de chance, elle lui offrirait le repas pour s'excuser des conditions lamentables dans lesquelles il avait été accueilli. Il était un invité de marque, tout de même! Une pensée lui traversa l'esprit: il lui fallait avertir les personnes présentes de sa condition prestigieuse avec toute la finesse et la subtilité qui le caractérisaient, avant de se faire jeter comme un mendiant. "Hey, vous tous! Je suis quelqu'un d'important et j'ai beaucoup d'argent, alors attention, je vous ai à l'oeil!"Le message était passé. Les quelques clients n'y prêtèrent pas attention, mais le voyageur ne s'en rendit pas compte, lui-même impressionné par ses talents d'orateur. Les bras croisés, tapant du pied, il attendait inlassablement qu'on le serve enfin. Edit Wanda : Félicitation ! | |
| | | Feu-de-neige Admin chevaleresque
Nombre de messages : 3644 Age : 33 Autres : Partout et nulle part Date d'inscription : 22/10/2006
| Sujet: Re: Auberge Le liegeois Sam 12 Jan - 21:46 | |
| Les quelques clients de la nuit étaient descendus prendre leur petit déjeuner tirés du lit par les bonnes odeurs de cuisine. Après avoir dégusté les petits pains au miel, chocolat ou sucre selon leur préférence, Feu-de-neige leur avait naturellement proposé de prendre un café. La jeune aubergiste était dès lors dans la cuisine entrain de faire chauffer de l’eau. Cassant quelques bloques de café pour en faire de la poudre elle les mit ensuite dans quelques tasses avec un ou deux morceaux de sucre. Après elle versa l’eau bien chaude dans chaque tasse sans renverser une goutte à côté. Elle n’allait pourtant pas doucement mais l’agilité de la jeune fille était remarquable. Il restait un peu d’eau chaude en trop mais ce n’était rien elle l’utiliserait peut-être plus tard. Après avoir mis toutes les tasses accompagnées de leur petite cuillère sur un plateau, elle quitta la cuisine pour servir ses clients. Alors qu’elle déposait sa dernière tasse sur la table d’un jeune homme mal coiffé elle fut appelée par quelqu’un dont elle n’avait pas remarqué la présence. Sa voix était plutôt forte et imposante, monsieur voulait avoir son petit déjeuner et n’était apparemment pas disposé à attendre plus longtemps. D’après lui il avait déjà passé commande bien que Feu-de-Neige était certaine du contraire. Sa mémoire ne lui avait jamais fait défaut et elle était bien réveillée. Prenant à la plaisanterie le sale caractère de son visiteur matinal elle voulut le faire plaisanter mais avant qu’elle puisse dire quoique ce soit ce dernier était atteint d’une violente toux à lui déchirer les poumons. Feu-de-Neige ravala sa remarque et partit vers la cuisine, cet homme avait en effet bien besoin d’une boisson chaude. Versant l’eau qui lui restait dans un bol elle y joint un peu de miel et de sucre qui se gouteraient à peine mais qui soulageraient sa gorge et adouciraient le caractère dur de l’eau. Entendant de l’autre côté du mur son client qui faisait grand tapage elle sourit et caressant un chat qui passait à sa fenêtre elle lui murmura :
- Tu crois qu’on devrait le faire encore attendre un peu?
Le chat ronronna et enfin Feu-de-Neige se décida, mit le bol sur son plateau et rejoignit la table où l’homme s’était installé. Ce dernier tapait du pied impatient. Vêtu entièrement de noir, les cheveux blancs, il paraissait vieux et fatigué pourtant sa démonstration de tout à l’heure montrait qu’il avait encore de la vitalité. Quel étrange personnage! Rien que son allure et sa présence dans cette auberge éveillait la curiosité de la jeune fille. C’était cela un des plaisirs du métier; découvrir des personnes étranges, voir de grandes personnalités ou entendre des histoires à n’en plus finir et se demander si elles sont véritables. En lui remettant son bol, la jeune aubergiste ne put s’empêcher de lui faire remarquer :
- Excusez-moi du retard, mon chat avait omis de me faire part de votre commande muette.
Comme le visage de son client se déformait encore et que Feu-de-Neige pressentait un autre grand tapage, elle voulut adoucir ses paroles par un geste de pure bonté que lui inspirait l’homme :
- Buvez tranquille, monsieur, je vous offre ce bol pour excuser l’incapacité de mon chat.
C’était ridicule, elle le savait mais peu lui importait cette eau ne lui avait rien couté et le fait que cet homme venait à point pour la déguster afin qu’elle ne finisse pas dans l’évier, était un hasard qui faisait bien les choses. De plus parfois l’offre d’un verre délie la langue des hommes qui ont tout d’un coup la parole plus facile et se mettent à parler avec Feu-de-Neige qui bien sûr adore cela. Le contact est important dans ce milieu et l’aubergiste adore écouter les récits qui lui font visiter d’autres paysages ou d’autres réalités qu’elle n’aurait pas encore la chance de voir ou découvrir. Ce vieil homme avait surement vécu déjà beaucoup de chose et l’état de son corps en disait long sur son expérience. La jeune fille regarda en arrière, personne n’avait besoin de son aide, tous étaient entrain de lire leur journal et boire lentement leur café alors elle demanda à l’homme comme pour engager la conversation, introduisant un sujet sur lequel elle espérait qu’il embrayerait :
- Désirez-vous autre chose, messire? Votre voyage a dû être long sans doute aimeriez-vous vous reposer un peu?
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| | | Kentril Grand méchant loup
Nombre de messages : 4072 Age : 34 Autres : Do you really know me? I might be a god... Date d'inscription : 23/10/2006
| Sujet: Re: Auberge Le liegeois Dim 10 Fév - 2:29 | |
| Ha! Un bol d'eau chaude gratuit! L'étranger avait bien fait de signaler son rang social, finalement. Sans remercier son hôte autrement que par un grognement, il sortit de l'une de ses innombrables poches une bourse de cuir qu'il ouvrit délicatement et vida dans son bol. Il remua le tout avec son doigt et but une longue gorgée, mais quelque chose n'allait pas. Les effets curateurs de sa mixture ne firent pas effet, sans même qu'il sache pourquoi. Certainement une erreur de dosage sans importance... Constatant que cette petite insolente était toujours là, à poser des questions sur ce qui ne la regardait pas, le mage ne résista pas à la tentation de raconter ses exploits futurs et passés. Ce faisant, il était à chaque fois persuadé d'inspirer un profond respect à ses interlocuteurs en parlant de ses agissements les plus cruels, en évoquant son goût pour la torture et le pouvoir, alors que dans le meilleur des cas il passait pour un personnage odieux. "Ça ira, je vous remercie. Normalement je ne suis pas du genre à m'arrêter dans un établissement aussi... enfin, peu importe... mais je viens de loin pour engager du personnel. Vous voyez, j'ai beaucoup d'argent et de responsabilités, alors je ne peux pas tout faire par moi-même, et je dois déléguer certaines basses besognes à des gens moins intelligents mais plus... enthousiastes... D'ailleurs je suis certain qu'un grand nombre de mercenaires malodorants doit fréquenter votre taudis chaque jour, vous pourriez sûrement m'aider dans mes recherches... A tout hasard, je précise que je ne travaille pas avec les infirmes, les femmes ou les malades, on a déjà essayé de me rouler... Comme cette fois au Surda, où un imbécile voulait travailler pour moi, il avait voulu me cacher qu'il était sur le point de mourir d'une maladie atroce ou je ne sais quoi... Par bonté d'âme, j'ai abrégé ses souffrances et pour le plaisir, j'ai brûlé sa famille. Quel nigaud, celui-là!"Le Comte préféra éviter le sujet précis de l'assassinat de la jeune Erythrine, cette ignorante d'aubergiste ne comprendrait pas, elle serait choquée, pleurerait, et pourrait même devenir violente... Non, il valait mieux rester le plus vague possible et éviter les ennuis. Dans son état, il aurait été imprudent de se faire trop remarquer... Le magicien remarqua que si sa fatigue ne s'était pas envolée, sa toux, elle, s'était atténuée. Ne pouvant retenir sa curiosité plus longtemps, elle lui explosa au visage dans une violente série de reproches injurieux. "Qu'est-ce que vous avez mis là-dedans? Vous voulez m'empoisonner? Est-ce ainsi que l'on reçoit les invités de marque à Teirm? C'est parfaitement scandaleux! Les auberges comme ça on devrait les vider, les raser, et interdire de reconstruire quoi que ce soit dessus!"Conscient qu'il attirait beaucoup trop de regards pour rester incognito, Kentril se reprit. Il était fatigué et n'avait même plus la force de fuir en cas d'ennuis. L'aubergiste était dans son droit et si elle faisait appel à une quelconque autorité locale, le mage allait se retrouver au fond d'un cachot humide et pestilentiel. "Pardonnez-moi, j'exagère certainement, c'est la fatigue, vous comprenez... On pourrait se contenter de mettre un petit écriteau à l'entrée, du genre ENTREZ A VOS RISQUES ET PERILS, vous voyez... Bon, vous m'apportez un autre bol? Je vous dédommagerai pour les soucis causés, mais il me faut un bol d'eau chaude tout ce qu'il y a de plus classique, stable dans sa composition, etc..."Le Comte croisa les bras et enfonça la tête dans son capuchon, soucieux. | |
| | | Feu-de-neige Admin chevaleresque
Nombre de messages : 3644 Age : 33 Autres : Partout et nulle part Date d'inscription : 22/10/2006
| Sujet: Re: Auberge Le liegeois Ven 13 Juin - 23:14 | |
| Feu-de-Neige fut piquée au vif dans sa fierté. De quel droit cet infâme intrus se permettait-il de critiquer son auberge! Déjà qu'il lui avait parlé sur un ton irrespectueux! Avait-on idée de faire entrer de pareilles bêtes dans une si belle auberge? Sa voix, ses paroles donnaient un ton sale à la propreté des lieux. Si la jeune fille n'avait pas été d'un esprit si combattif et n'avait pas appris à rester calme en toute situation elle l'aurait très certainement fourré à la porte ce qui était d'ailleurs tout ce qu'il méritait. Et quelle idée se faisait-il du monde! Rien qu'à l'entendre on devinait un passé sombre et cruel! Et il s'en ventait! Qui était-il? Etait-il une Ombre? Une bestiole dans ce sens là qu'on tuerait bien si il n'était pas à la botte de l'empire? Quelle sottise! Dire qu'elle avait mis tant de cœur à préparer un mélange au miel pour sa toux la voila dénigrée publiquement par un bâtard vagabond! Il s'excusa enchainant une nouvelle injure puis réclama un autre bol. En voila une façon tout ce qu'il méritait c'était des baffes! Feu-de-Neige jeta un regard autour d'eux. Les gens n'étaient pas contents, tous se demandaient quelle était cette personne si mal éduquée. Consciente que sa réputation était en jeu, elle crispa un sourire adorable. D'un ton très calme très posé, mais autoritaire et sans réplique elle répondit :- Je vous l'offre ce bol puisque vous le réclamer si poliment. Mais après je veux vous voir disparaitre de mon établissement, vos cris sont désagréables pour tout le monde! Sur ce Feu-de-Neige retourna dans la cuisine. Sur son passage les gens paraissaient satisfaits de sa réponse. Elle avait montré qu'elle tenait encore les choses en mains et qu'ils pourraient bientôt continuer à déjeuner tranquillement si bien sûr l'autre sortait enfin! Ce qu'il ne doutait pas. Il ne fallait pas abuser de la bonté de l'aubergiste, elle était connue pour avoir déjà mis de nombreux gêneurs dehors.
Feu-de-Neige de retour dans la cuisine fit chauffer de l'eau. Tandis que sa casserole était sur les fourneaux elle entendit toquer à la fenêtre. Intriguée elle l'ouvrit et un oiseau sur son rebord tendit sa patte où était soigneusement enveloppé un message. Du courrier? Si tôt le matin? Quel présage cela pouvait-il annoncer? Son inquiétude s'amplifia quand elle vit le sceau de l'empire qui refermait la lettre. Cela ne lui plaisait pas, même pas du tout! Que lui voulait l'empire? Etait-ce une menace? Inquiète elle déplia rapidement le papier. L'écriture était on ne peut plus lisible : claire et précise. Feu-de-Neige ayant été jusqu'à ses douze ans à l'école près de chez elle, arriva à lire sans trop de difficulté.
" Ordre impérial Feu-de-Neige Palméri, aubergiste Le Liegeois doit se tenir prête à se partir pour le palais impérial. Quelqu'un viendra la chercher." La surprise était-elle que Feu-de-Neige restait là immobile, le papier dans ses mains. Son coeur battait à vive allure. Ce fut le bruit de l'eau de la casserole qui débordait importunant le feu qui la ramena à ses esprits et avec un geste mécanique elle retira la casserole du feu gardant toujours la lettre dans sa main droite. Quelle était cette nouvelle? Que lui voulait-on? Pourquoi ce message? Que devait-elle faire? Devait-elle fuir? Devait-elle rester ici et nier l'affaire? Devait-elle se rendre au palais et se livrer ainsi à Galbatorix? Feu-de-Neige n'aimait pas ça. Elle aimait même pas cela du tout! A qui demander conseil? Personne ne pourrait sans doute la conseiller. Ce qui était sûr c'est qu'elle devrait très prochainement fermer son auberge! Et pour cause!
Pourquoi l'empereur aurait-il besoin d'une aubergiste? N'avait-il pas déjà beaucoup de domestiques à ses pieds? Feu-de-Neige réfléchit. Elle avait la réputation d'être une bonne aubergiste. Celle de savoir tenir les gêneurs à l'extérieur ainsi que de faire de nouveaux mélange... des potions... Un déclic se fit dans sa tête. Non, elle n'en avait parlé à personne comment pourrait-il être au courant? C'était impossible! Feu-de-Neige versa l'eau bouillante dans un nouveau bol sans ajouter la moindre mixture puisque c'était ce que son hôte voulait. Elle fourra le papier dans l'une de ses poches et après avoir mis le bol sur un plateau se redirigea dans l'auberge. La jeune fille ne pouvait cacher son énorme inquiétude qui venait de s'emparer d'elle mais faire attendre son client n'était pas dans ses habitudes. Ce qui était sûr c'est que tout grain de colère l'avait quitté et qu'elle semblait préoccupée. Elle servit le vieil homme sans un mot. | |
| | | Iro Jeune Loup
Nombre de messages : 51 Age : 33 Autres : Uru'Haen Date d'inscription : 11/06/2008
| Sujet: Re: Auberge Le liegeois Lun 1 Sep - 19:20 | |
| Encore quelques kilomètre avant d'atteindre Teirm. La mission de cette fois semblait assez simple: ramener une femme. C'est vraisemblablement parce que c'était simple qu'on l'envoyait. De toute façon, il fallait bien qu'il n'ait pas trop l'air d'être un prisonnier et qu'il puisse se déplacer assez souvent pour ne pas avoir de mauvaises idées... oui, Iro devait se contenter de jouer les bon invités et pour cette raison, il avait eu le droit de se rendre à Teirm... ironie, du sort, la raison pour laquelle sa libérté était un instant retrouvée était qu'il allait devoir prendre celle de quelqu'un d'autre. Il en avait la nausée, mais si ce n'était pas lui, ce serait un autre, et probablement un moins tendre...
Il enchainait donc les kilomètres, dévorant la distance entre lui et le petit village, allant d'un pas léger. Silhouette encapuchonnée, habillée d'une tunique grise aux bande pourpres, le tout couvert d'une cape noire, il portait sur son dos sa claymore, lourde et pesante épée d'acier,emballée dans un grand morceau de cuir. Il n'en avait pas eut énormément besoin depuis qu'il était parti, on aurait dit que sa vue suffisait à faire disparaitre les brigands. Il finit par arriver à destination. Le village n'avait pas grand chose de fantastique, il était en fait tout ce qu'il y a de plus commun, mais il n'y avait pas vraiment besoin de s'attendre à autre chose. Il sortit un papier sur lequel était inscrit sa mission... il lui fallait trouver l'auberge « le liégeois » et l'achat d'une pomme sur un marché quelconque le lui apprit rapidement.
Il marcha le long de quelques rues, releva la tête face à une enseigne. Sous sa capuche, un léger sourire s'afficha sur son visage. Il poussa la porte, entra L'intérieur de l'auberge était coquet, simple, chaleureux et il flottait dans l'air une odeur qui n'avait rien a envier aux cuisines royales. Le cadre charmant eut donc un léger semblant d'illogisme quand Iro entra, habillé comme comme un mercenaire. Décelant que son apparence posait problème, il releva son capuchon, alla s'asseoir à la table la plus proche et posa sa lourde épée à côté de lui. Son regard fit le tour de la salle. Il était là pour « venir chercher » (« embarquer » eut été mieux choisi...) une certaine Feu-de-Neige, qui devait être l'aubergiste de cette... auberge. Pourtant, il ne la trouvait pas. Tout ce qu'il voyait, c'était des clients assez dérangés par la présence d'un vieil homme d'humeur grincheuse, et peut-être légèrement étonné par sa propre présence en ce lieu. Quand apparu une jeune femme hors de la cuisine, Iro se dit qu'elle avait l'air soucieuse; quand elle servit le vieux grincheux sans un mots et que la plupart des consommateurs la regardèrent avec des yeux ronds comme ceux d'une chouette, il se demanda s'il n'avait pas trouvé son aubergiste... encore plus quand l'aubergiste en question voit un cachet rouge de l'empire dépasser d'une de ses poches... Vu son air, il se demandait quelle serait la meilleur solution: l'aborder directement, ou bien contourner le sujet... il préférait éviter de servir de spectacle pour les badaud et se dit qu'il attendrait bien que la demoiselle s'approche pour prendre sa « commande ».
[HRP: taux d'inspiration zéro... désolé ^^"] | |
| | | Feu-de-neige Admin chevaleresque
Nombre de messages : 3644 Age : 33 Autres : Partout et nulle part Date d'inscription : 22/10/2006
| Sujet: Re: Auberge Le liegeois Mer 3 Sep - 21:16 | |
| Feu-de-Neige était retournée à la cuisine. De toute évidence elle avait remarqué qu'un nouveau venu s'était installé. Il attendait sans doute qu'elle vienne jusqu'à lui pour l'emmener. Elle n'avait pas prévu que l'Empire serait si rapide! Comment savait-elle que c'était un envoyé de l'empire? Son instinct tout simplement. Un instinct qui ne la trompait jamais. Un repas ne s'était même pas écoulé depuis qu'elle avait reçu le message. Il fallait qu'elle s'organise vite! Elle se dirigea d'un pas rapide vers l'arrière cuisine. Là elle ouvrit la fenêtre et mentalement appela. *Raslik, viens mon petit chéri* Il ne fallut que quelques secondes avant qu'un petit oiseau magnifique arrive droit vers la fenêtre. Feu-de-Neige lui offrit un petit peu de beurre comme le veut la tradition et l'oiseau content commença à parler :
- Oui?
- Raslik, mon amour, peux-tu prévenir Lyra qu'elle devra me rencontrer ces prochains jours? Je vais devoir encore m'absenter...
L'oiseau baissa la tête en signe d'approbation et d'un coup d'aile s'envola. Les Ostans étaient des petits oiseaux dont Feu-de-neige avait découvert l'existence durant un de ses nombreux voyages. La tradition veut que chaque Ostan se lie à un humain femelle en lui déclarant sa flamme et se mette à son service, à condition bien sûr que cette dernière respecte elle aussi la tradition et qu'avant chaque service elle lui donne un petit quelque chose à manger. Elle pouvait avoir confiance en ce petit être il ne la trahirait jamais.
Une fois cela terminé elle décida d'enfin s'occuper de son nouveau patient. Il était hors de question qu'elle perde la face maintenant! Tout entière elle se reprit, chassa ses mauvaises pensées en restant cependant sur ses gardes et rentra dans la pièce principale. Sa démarche avait repris une attitude sure et les patients retournèrent à leurs occupations. Elle sourit poliment au nouveau venu et lui demanda gentiment :
- Et pour monsieur cela sera? | |
| | | Oromis Bon explorateur des lieux
Nombre de messages : 342 Age : 32 Autres : Quelque part dans le vaste monde... Date d'inscription : 26/10/2006
| Sujet: Re: Auberge Le liegeois Ven 1 Mai - 22:29 | |
| La brise passa entre les montagnes, parcourant le défilé en laissant derrière elle un bruit inquiétant, effrayant. Elle s'engouffre partout, longeant les murs telle une ombre dans la nuit, tel un fauve qui chasse. Elle amène le sable de la côte, cette poussière fine qui s'infiltre en vous, qui colle à la peau. Quiconque traverse le défilé ne peut échapper à la violence du vent. Mais aujourd'hui, même les éléments sont cléments, envers un homme, titubant, se tenant aux parois pour ne pas tomber. Sa cape flotte à peine, comme si rien ne pouvait le toucher, l'herbe à côté de lui frémit à son passage. Il est comme étranger au monde, comme quelqu'un que l'on aurait posé là, mais qui ne fait pas partie du décor, comme une tache sur une page blanche. Son visage est caché dans l'ombre d'une capuche, mais il a l'apparence d'un vagabond, frêle, la peau sur les os, le pas incertain, les gestes lents. Mais dans les ténèbres de la nuit lorsque la lumière de la lune laisse place à l'obscurité totale, ses yeux... ses yeux luisent d'une détermination sans faille, glaçant les montagne, le ciel étoilé... En voyant ce regard, personne n'oserait l'arrêter, ou même l'aider à se relever s'il tombe, tout s'écarte autour de lui, il n'est pas d'ici, c'est un errant, seul, au milieu de nul part, entre deux parois immenses...
Même l'oppression de la roche n'arrête pas sa marche lente, incertaine, et bientôt il entend le bruit lointain des vagues, qui s'écrasent sur les rocher, qui viennent tranquillement s'allonger sur la plage de sable, laissant un trace humide... L'aube se lève dès qu'il pose sont premier pas sur l'étendu jaune. Le sable est tiède, agréable, devant lui s'étend l'immensité de l'océan, la vision magnifique du levé du soleil, reflétant sur l'eau comme sur un miroir. Un image si sereine qu'on ne peut s'empêcher de s'arrêter pour contempler. Derrière s'étendent les pics rocheux, imposants, effrayants, alors que devant lui, il y a l'infini, si attirante et pourtant si dangereuse... Il est difficile de détourner son regard, mais il doit pourtant continuer, longer la plage jusqu'à la prochaine ville, Teirm...
Le soleil est maintenant levé, et le paysage est éclatant par cette belle journée qui s'annonce. Les immenses collines herbeuses s'étendent maintenant devant lui, verdoyantes. En approchant d'un petit bosquet, il repère un grand saule, bien plus grand que les autres arbres, c'est là qu'il s'arrête, quelques minutes, en s'adossant sur l'écorce rugueuse, humide d'une sève fraiche. Il s'assoit là, et écoute le chant des oiseaux, posés sur les branches du colosse, sautillant sur leur piédestal pour faire partager leur bonne humeur. Il en profite pour sortir un petit quignon de pain rassi de l'une de ses poches et l'avaler d'une bouché. Puis il est temps de partir, Teirm est proche, sa marche prendra bientôt fin....
Au zénith, il aperçoit enfin les grandes portes de la ville. Les fortifications qui l'entourent la rende d'autant plus imposante et majestueuse. Il descend la pente pour rejoindre la route sinueuse qui mène vers l'entrée. En se mêlant à la foule, il devient vite invisible, les gens ne l'aperçoivent pas, et le peu qui pose un œil sur lui s'écarte subitement. Arrivé devant les gardes, l'un deux pose une main sur son épaule, et la retire vivement, un frisson d'horreur le parcourant. Le temps qu'il reprenne ses esprits, l'homme avait disparut.
Comme une ombre, il slalome dans les ruelles étroites, invisible. Un picotement longe sa colonne vertébrale, il s'arrête, s'appuie contre un mur et pose une main su son cœur. Une douleur lui perce les poumons, comme si on lui plantait une flèche de l'intérieur... une douleur horrible, il titube et tombe face contre terre devant un vieux mendiant assis là. Sa capuche s'est relevé, on aperçoit une chevelure d'un noir de jais, sale et ébouriffée. Brusquement, il se relève et remet sa capuche, le mendiant à juste le temps d'apercevoir un bout d'oreille, pointue... L'homme s'engage dans une ruelle et avant de disparaître, se retourne et jette un regard perçant au mendiant, qui s'enfuit aussitôt. Après avoir laissé la ruelle derrière lui, le picotement reprend, mais pas la douleur, inexplicable... Le picotement devient un frisson, le frisson un tremblement, comme si la température avait soudainement baissé, il se mit à courir, avec toute la force qui lui restait, à courir sans but, il suivait son instinct, il devait se rendre à un endroit. Mais où? Et que lui réservait le destin? Il s'arrêta enfin, devant une auberge, le picotement repris, mais différemment, cette fois-ci, c'était comme si on le poussait à entrer dans cette auberge... Le Liégeois... ce nom ne lui disait rien ! Il entra prudemment, plusieurs personnes étaient dans la salle, mais celle qui attira son regard était l'aubergiste, une jeune femme, assez jolie, mais elle avait quelque chose de spécial, il mit un moment avant de savoir quoi, puis cela s'imposa à lui : il l'a connaissait ! Aucun nom ne lui revint cependant, mais il était persuadé de l'avoir déjà vue ! Il s'installa à l'une des table, et resta silencieux, son visage toujours couvert par l'ombre de la capuche... Pourquoi ici après tant de temps, pourquoi ici en premier ! pourquoi dans cette auberge ! Trop de questions se bousculaient dans son esprit, des questions sans réponses, comme toujours...
HRP : A la demande de cette chère Fidy, je me suis attelé à la tache pour pondre ce petit texte, je suis un peu rouillé j'espère que je n'ai pas trop perdu la main! /HRP | |
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