Aélyhne ne parvenait plus à se souvenir de la dernière fois où elle avait mangé... Elle était tellement faible que même les plus faibles des proies étaient trop rapides pour elle. Elle soupira.
Puis, au détour du chemin, elle aperçut une petite chaumière, agrémentée d'un potager et...
Et d'un poulailler.
C'était exactement ce qui lui fallait ! Des bestioles trop stupides pour fuir devant elle !
Les poules picoraient joyeusement, sans se douter de ce qui les attendait.
Elle s'approcha doucement, le ventre au ras du sol, attentive au moindre bruit. Finalement elle fut près de la porte du poulailler, et elle n'eut aucun mal à se glisser en dessous.
Elle sentit alors une violente douleur à la patte, comme si quelque chose l'avait mordue. En fait, elle s'était pris la patte dans une espèce de noeud coulant.
Manquait plus que ça...
- Ah ! Ah ! On te tient sale renard ! ça t'apprendra à venir manger mes poules !
Un paysan rachitique s'avança vers elle d'un air joyeux, une fourche à la main. Elle vit son visage se défaire quand il la vit.
Et zut...
- Alors toi, t'es pas un renard ordinaire ! Je paries que tu me rapporteras une fortune, avec cette fourrure blanche !
Il se précipita dans la cabane à côté de la main, et revint avec une cage garnie d'épais barreaux en acier. Elle n'essaya même pas de se transformer : elle était trop faible...
Le paysan la fourra sans cérémonie dans la cage, puis lança celle-ci à l'arrière d'une charrette. Il attela une mule, puis s'installa à la place du conducteur en sifflotant.
Ensuite ils prirent la route.