Arrestation et rencontre.[Post privé]

Adossée à un mur, Syriane réfléchissait à toute vitesse. Devait-elle immédiatement quitter la capitale ou passer la nuit dans une auberge pour chercher des vivres le lendemain, comme le lui avait conseillé Asaïra? Elle soupira. Si seulement elle connaissait mieux l'Alagaësia, peut-être aurait-elle une idée pour sa prochaine destination. Mais non, elle restait là à regarder le soleil se coucher, plantée au beau milieu d'une ville infestée de garde à se demander si son départ d'Ellesmera en valait la peine.
Elle finit par repousser ses pensées et s'avança d'un pas hésitant vers la porte Sud, non loin de là. Elle avait finalement décidé de prendre immédiatement la route pour Aroughs, dont elle savait la position approximative.
De sous sa capuche verte qui masquait son visage trop facilement reconnaissable, Syriane voyait autour d'elle la ville s'endormir. Les vollets se fermaient. Les échoppes aussi. Et, lentement, Urû'baen s'éteignaient alors que la pénombre envahissait ses rues déjà sombres le jour.
Alors qu'elle s'approchait de la porte, elle entendit des pas dans son dos, puis une voix s'écria soudain:

Là! L'elfe qui s'est échappée! Saisissez-là!

Un bruit de course lui parvint, tandit qu'une escouade de gardes la prenaient en chasse. Ceux-ci, persuadés qu'ils avaient trouvé l'elfe enfuie de prison, se bousculait presque à l'idée de s'attirer les faveurs du roi. Sans en attendre plus, Syriane partit en courant vers la porte. Elle était sûre que Soudaine l'y attendrai et qu'elles pourraient ainsi s'envoler loin d'Urûbaen.
Soudain, son pied heurta une dalle inégale et elle s'affaissa au beau milieu de la route. Avant même de pouvoir esquisser le moindre mouvement, elle reçut un coup sur la tête, son champ de vision s'obscurcit et elle sombra dans l'inconscience.

Alors qu'elle reprenait conscience, Syriane sentit qu'on la déposait sans ménagement. Elle se secoua un instant la tête, sans réfléchir à sa capuche qui glissa de ses cheveux. Alors,les gardes autour d'elle lachèrent des exclamations suprises et elle se rendit enfin compte de ce qui l'entourait. Une nuée de soldats l'encerclait et l'observait d'un air ahurit. Elle porta la main à sa tête et grimaça en sentant une horrible douleur lui marteler le crâne.
Un des gardes la releva brusquement en la saisissant par le col de sa cape et la remit sur pied en instant. Il affichait une mine réjouie, sans doute à cause de la prise qu'il venait de faire. D'un coup de genoux bien placé, il projeta la jeune fille en avant et les gardes les entourèrent alors qu'ils reprenaient leur route vers le palais.
Les mains de Syriane étaient liées mais elle tenta tout de même de former une flamme pour les brûler. Aussi bas qu'elle put, elle murmura:

Brisingr.

Elle étouffa une exclamation étouffée quand la flemme lui mordit la main et s'empressa de l'éteindre car ses mains trop proches l'une de l'autre ne pouvaient contenir une telle énergie.
Paniquée, elle scruta ce qui les entourait, même si les gardes cachaient une grande partie de leur environnement. Ils étaient sur une route un peu plus droite et mieux dallée que celle où Syriane avait été arrêtée. Syriane remarqua alors une masse sombre dont leur groupe se rapprochait. Elle devina en un instant qu'il s'agissait du palais et avala difficilement sa salive. Alors, la voie mentale affolée de sa jument se précipita dans son esprit:

Syriane!? Syriane, est-ce que ça va?

La panique de Soudaine était telle que la jeune fille dut faire appel à tout son courage pour ne pas être submergée par cette immense inquiétude. Elle répondit aussi calmement qu'elle le put:

Ca va, mais ça pourrait aller mieux.
J'arrive! Je viens te chercher!

Alors, Syriane paniqua vraiment. Mais pas pour son propre sort.

Non! Restes cachée! Si tu te fais avoir, je n'aurai plus aucune chance de m'en sortir, alors ne bouges surtout pas.
Mais...
S'il te plaît... Wiol Iet?

Soudaine soupira.

Wiol ono... Atra esterni ono thelduin, ajouta-t-elle un peu tardivement.

Erythrine avait regagné le palais depuis peu. Elle était étendue tranquillement sur le grand lit qui ornait sa chambre. Elle en avait profité pour faire du grand ménage. Tous ses jouets de petites filles avaient soigneusement été rangés dans de grandes males qu'elle avait fait mettre dans une autre pièce non loin de là. Elle y avait passé plusieur jours, ce qui lui avait permi de s'occuper l'esprit. L'empêchant de penser et de réfléchir à tout ce qui lui était arrivé depuis peu.

De temps en temps, elle caressait son médaillon du bout des doigts. elle sentait qu'il y avait quelque chose de spécial, mais elle n'était pas encore capable de l'expliquer. Elle ne comprenait toujours pas ce qui c'était produit ce matin là. Mais elle en ressentait profondément les conséquences. Tout d'abord ses souvenirs étaient miantenant libérés et donc, galbatorix s'il se réintroduisait dans son esprit pourrait les voir, mais en plus, elle sentait que quelque hose s'était brisé en elle. Elle avait toujours considéré orian comme un ami, mais elle s'apercevait maintenant qu'il était bien plus que cela en réalité. en effet, c'est comme si une partie d'elle-même avait disparu ce soir là. elle sentait en permanence son sang bouillir au niveau des tempes et elle ne suportait plus la présence de quiconque.

En plus de ranger l'immense chambre, elle avait aussi fait murer une grande partie de l'imense baie vitrée de sa chambre qui donnait sur la terrasse où dormait Orian avant. A présent de simple fente étroite laissait pénétrer le soleil à l'intérieure de la chambre sombre. Elle décida subitement de se lever et d'aller parcourrir le dédale qu'était ce palais. elle ne savait pas vraiment quoi faire et espérait pouvoir aller embêter quelqu'un.

Elle se leva donc et se vêtit d'une simple robe claire qui lui allait parfaitement bien. Ne voulant plus sortir ce ballader comme auparavant, ni flâner dans les rues de la capitale, galbatorix avait été contraint de faire venir des couturiers sur place pour qu'ils s'occupent de sa petite fille. elle ne portait ainsi que des vêtements fait sur mesure qui lui allaient magnifiquement bien.

L'empeureur était à présent en admiration devant son héritière. Si quiconque avait pu le voir avec Erythrine, personne n'aurait douté un seul instant de la bonté de ce viel homme que les années et la douleur avait rendu si revèche. Erythrne aimait tendrement son grand-père elle aussi, et regrettait de ne pas pouvoir passer plus de temps avec la seule personne qui pouvait si bien lui parler de ses parents.

/Hj/j'ai assez hésiter sur la façon dont les gardes s'adresseraient à toi et te nommeraient.Alors,dis-le moi,si ça va pas/Hj/

Syriane suivait toujours les gardes, atterrée par son arrestation et le manque de possibilité de s’enfuir. Ils entrèrent alors dans le palais. Syriane crut étouffer quand ils pénétrèrent dans un couloir sombre qui ne disait rien du tout à la jeune fille, plus inquiète qu’elle ne voulait l’admettre.

Une terrible migraine commençait à l’assaillir. Elle porta une fois de plus ses mains liées à sa tête et découvrit avec horreur que ses doigts étaient couverts de sang. Apparemment, le garde n’y était pas allé de main morte ; sans doute croyait-il avoir affaire à l’elfe qui s’était échappée de prison quelques jours plus tôt.

La jeune elfe secoua la tête pour chasser ses cheveux qui tombaient sans cesse devant son visage. Elle s’aperçue alors de la disparition de son sac. En soit, il ne s’agissait pas d’une grande perte, songea t-elle. Pourtant, elle se demanda si elle le récupèrerait un jour. Avant cela, il faudrait déjà qu’elle parvienne à échapper des mains de ces ignobles soldats au service de l’Empereur.
Au même moment, le garde devant elle s’arrêta brutalement, et elle faillit lui foncer dedans. Si bien que, quand elle entendit l’homme s’adresser à quelqu'un, elle mit un temps à s’apercevoir qu’on parlait devant elle. L’homme discutait avec une étrangère.

Le sang de Syriane ne fit qu’un tour. Sachant que les autres gardes étaient encore à quelques mètres derrière elle, elle se dit qu’il s’agissait du moment idéal. Elle plongea la main dans un pli de sa tunique et fit discrètement glisser sa dague le long de son poignet. En quelques secondes elle fendit la corde et se retrouva les mains libres. Une vague impression de liberté et de vie retrouvée l’envahie. Tenant le couteau à deux mains, elle le planta jusqu’à la garde dans le dos de l’homme. Elle se recula alors que l’homme s’effondrait. Dans son dos, les autres soldats réagirent presque immédiatement et se précipitèrent vers elle avec force cris et protestations.
Avant que Syriane aie put faire le moindre geste de plus, plusieurs mains lui saisirent les bras, détruisant tous les espoirs de la jeune elfe. Alors -pour son plus grand étonnement-, un des soldats se mit à bafouiller :

Nous sommes vraiment désolé pour ce dérangement, Dame Erythrine. Vous n’avez rien ?

Enfin, l’elfe cessa de se débattre pour observer la jeune étrangère. Elle se tenait juste de l’autre coté du corps du capitaine et Syriane ne lui avait pas prêter la moindre attention jusqu’à présent. Elle avait des cheveux roux presque rouges et ses yeux étaient de la même couleur flamboyante. Sa robe claire contrastait durement avec les gardes qui tenaient Syriane et le cadavre étalé au sol. Après une rapide évaluation, Syriane estima être plus âgée qu’elle du coté elfe et elle ne put retenir un léger sentiment de fierté en la voyant bien plus grande, tout comme elle paraissait jeune. Elle avait apprit à comparer les âges humains elfes grâce à sa mère, spécialiste dans ce domaine.

Apparemment, la jeune femme devait être haut placé auprès du roi car le soldat s’étant adressé à elle semblait terrifié à l’idée d’avoir des ennuis avec la Dame Erythrine.
Quand à Syriane, elle n’avait pas bougé d’un pouce et évaluait ses chances de se libérer des gardes grâce à la magie lorsque la voie de Soudaine entra dans son esprit :

Qu’est-ce qui se passe, Sy ?

En moins d’une seconde, la jeune elfe présenta la scène à sa compagne. Celle-ci sembla alors perplexe.

Tu es sûre de ne rien pouvoir obtenir de l’étrangère ?
Certaine, elle fait partie de l’Empire à coup sûr.
Désolée Sy, je vois pas comment tu pourrais t’en sortir, à part avec la magie.
Ne t’inquiètes pas. Laisses-moi un peu de temps et je reviendrai.

Soudain, Syriane se rendit compte que quelqu'un avait écouté leur discussion. Paniquée, elle tourna la tête dans tous les sens, à la recherche de celui ou celle qui avait ainsi put les entendre.
Les personnes présentes n’avaient pas bougé et s’ils avaient échangé des propos, l’elfe n’avait rien écouté. Pourtant, elle ne vit personne d’autre autour d’elle que les trois gardes qui la tenaient fermement. Personne sauf la jeune femme.

Erythrine après s'être vêtue avait regarder longuement son reflet dans le miroir. Elle était plutot jolie malgré ses yeux rouges qui auraient fait fuir plus d'un prétendant. Plutot satisfaite de son apparence, ce qui est capitale pour la descendance d'un roi, elle sortit de sa chambre,prenant bien garde à la vérouiller. Elle mit ensuite la petite clef dans une poche de sa robe et partit explorer le palais à la recherche d'une occupation.

En effet, la jeune femme était une des rares femmes à habiter dans le palais et le sieur Galbatorix ne recevait que très rarement ses partisants avec leur famille. Tant et si bien qu'Erythrine s'ennuyait ferme. Elle arpentait les couloirs, criait sur quelques serviteurs, et quand elle s'ennuyait vraiment trop, elle allait rendre visite à son grand-père et écoutait les histoires de la cour. Mais cela ne l'interessait pas vraiment.

Ne croisant personne dans les couloirs, Erythrine décida alors de se diriger vers la salle du trône pour s'entretenir un moment avec l'empereur en espérant que ce dernier avait un peu de temps à lui consacrer. Il arrivait généralement à se libérer mais ce n'était pas une constante et parfoi Erythrine se faisait simplement congédier et renvoyer chez elle, ce qui arrivait heureusement très rarement. Son grand-père avait conscience qu'un jour elle serait l'épouse de celui qui gouvernerait l'Alagaësia et de ce fait, elle se devait d'être un petit peu informée.

Elle faisait donc route en direction de la salle du trône quand un misérable garde de son père la heurta. Elle s'apprétait à lui hurler dessus quand ce dernier s'inclina face au sol et commença à s'excuser. Erythrinevoulait lui couper la parole mais elle aperçut derrière la garde une jeune femme bien étrange qui semblait perdue et appeurée. Erythrine se tourna alors vers les gardes qui lui expliquèrent qu'ils voulaient l'ammener à l'empereur.

Votre mission s'arrête là!
Mais...
Il n'y a pas de mais qui tienne! Si tu veux que ta femme ait de quoi manger ce mois-ci, retourne d'où tu viens!
Bien ma Dame.

Erythrine détacha son attention du garde. Pendant sa conversation avec un des sous-fifre de la garde, la captive avait décimé la troupe de soldat, il en restait néanmoins quelques uns qui n'étaient pas passés de vie à trépas. De plus, elle avait sentit une sorte de lien mental, comme si quelque chose lui échappait, comme si quelqu'un était en train de parler, mais pas à haute et intelligible voix. Le temps qu'Erythrine fasse ces remarques, les gardes commençaient déja à repartir avec l'étrange personne qui les accompagnait.

Hep! Sale ivrogne! Tu oublies quelque chose! Je ne veux pas voir ta carcasse dans le palais. Mais, la bonne femme qui vous accompagne reste avec moi! Elle est attendue par mon grand-père.

Le garde la regarda interloqué. cela devait être la première fois qu'il avait à faire à la première dame de ce palais. Il ne bougeait néanmoins pas, ne sachant pas trop ce qu'il devait faire. Erythrine commençait à s'énerver. Elle attrapa brutalement la captive par le bras et lança un regard noir aux soldats.

Quoi?! Que regardes-tu? Tu ne comprends pas ce que je te dis?! Il faut que je te parle en ancien langage?! Aller! Oust! Et j'espère que la prochaine fois j'aurais à faire à quelqu'un de compétent!

La troupe armée partit sans demander son reste. Erythrine se tourna alors vers la captive une lueur mauvaise dans le regard.

A qui parlais tu tout à l'heure?

Carta était rentré le jour précédent d’une mission à la frontière du Surda. Il avait obtenu d’une de ses sources que des Vardens passaient par le Surda et avait élu domicile dans un petit patelin paumé qui figurait à peine sur les cartes détaillées de la région. Il était donc parti s’en assurer et faire un maximum de nettoyage.

Carta retrouva Loupiot devant la porte de chêne massif qui donnait sur la bibliothèque du palais. L’empereur l’avait reçu là afin d’avoir toute les cartes à sa disposition. Le dit rapport était assez alarment et l’empereur songeait à envoyé une troupe pour reprendre le village en main.

Les deux frères marchèrent donc dans les couloirs, Carta pensait aller chercher son arbalète afin d’aller s’entrainer sur le champ de tir et l’entretenir quelque peut. Les deux compères devisaient dans le silence de leur conversation mental lorsque des éclats de voix mêlée à des cliquetis d’armure se rependirent dans les couloirs, rebondissant sur les murs de pierre froide. Carta et Loupiot se précipitèrent dans le couloir pour voir ce qu’il se passait.

Carta était vêtu d’une tunique de lin bleu clair rayée verticalement de fine ligne blanche qui allait de concert avec la teinte de ses cheveux et un pantalon de la même couleur blanc crème. Il était rasé et lavé de frais, ses cheveux toujours aussi rebelle s’entrecroisait en formant des semblants de motif complexe. Il avait ôté l’armature de son bras gauche et portait son glaive blanc à la ceinture plutôt que dans le dos comme il le portait habituellement.

Ils déboulèrent dans un couloir un peu plus vaste et devant une scène étrange. Un homme, portant les insignes de capitaine de la garde, gisait sur le sol dans une mare de sang, une jeune femme, elfe au vue de ses oreilles pointue qui dépassait de ses cheveux, était plaquée au sol par quatre gardes et lui tournant le dos, la princesse impériale qui donnait ses ordres avec une certaine agressivité. Les gardes partirent laissant seul les deux jeune femmes, il se dégageait de la princesse une aura étrange, elle avait changée, elle semblait à présent aimer donner des ordres et même dominer plus généralement.

Carta s’approcha donc et mi un genou à terre, le poing droit fermé contre le sol, le même bras tendu et la tête inclinée en signe de soumission. Ce salut était réservé au personne de sang impérial et il ne l’avait jamais fais devant la princesse car il ne l’en jugeait pas digne. Mais à présent, il avait le sentiment qu’il ne valait mieux pas contrarier cette dernière. Il agissait donc plus par stratégie qu’autre chose.

- Votre altesse, vous avez un problème ?

Syriane tenta d'abord de se défaire de l'emprise d'Erythrine mais la jeune femme resserra sa prise sur le poignet de l'elfe. Elle se rendit à l'évidence qu'elle ne pourrait se débarasser ainsi d'Erythrine.

La question ne la surprit guère, car elle avait deviné depuis un moment qui avait écouté sa discussion avec Soudaine.
Elle tira aussi fort qu'elle put sur son bras et lui lança d'un ton veunimeux:

Qu'est-ce que ça peut vous faire!?Et lachez-m...

Elle ne termina pas sa phrase. Un étrange homme était apparu dans le couloir et s'adressait à présent à Erythrine, après un salut que Syriane trouva particulièrement ridicule:

Votre Altesse, vous avez un problème ?

L'homme avait une étrange apparence, avec ses cheveux longs et blancs, son glaive de même couleur et ses vêtements tout aussi écarlates.

Mais ce qui avait immédiatement attiré l'attention de Syriane, c'était le loup qui le suivait. Quel étrange animal, suivant l'homme comme son ombre, ou plutôt, comme son frère. Immédiatement, elle sentit que quelque-chose clochait. Que le loup n'était pas un simple animal domestiqué et destiné à tuer au service du roi, comme on aurait put le penser. Mais comment une telle bête sauvage avait-elle put se lier avec un homme ?

Choisissant de jouer le tout pour le tout, elle s'élança avec hésitation vers le loup pour tenter d'identifier le lien entre lui et l'homme. Etrangement, elle eut l'impression qu'il s'agissait d'un lien semblable à celui qu'elle partageait avec sa jument, ou même qu'un dragonnier partageait avec son dragon. Elle laissa tomber ses réfléxions pour finir sa tirade à l'intention d'Erythrine:

Je vous aie dit de me lacher! Laissez-moi partir!

Elle savait ses protestations vaines mais ne pouvait empêcher la colère de l'envahir alors qu'elle était sûre d'être plus âgée qu'Erythrine. Alors, un détail lui revint. L'étranger avait appelé Erythrine "Votre Altesse". Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier? L'idée que Galbatorix ait une héritère lui traversa l'esprit et elle comprit l'attitude hésitante des gardes. Elle stoppa presque immédiatement la pression qu'elle exercait sur ses mains pour se libérer et attendit avec perplexité la réponse d'Erythrine.

Erythrine s'apprêtait à répondre à l'elfe quand un nouvel arrivant occulta l'humanoïde de ses pensées. Il s'agissait de Carta. Elle savait maintenant que c'était lui le petit garçon de ses souvenirs et de ce fait, sa présence la mettait pour le moment mal à l'aise car elle ne savait pas comment se comporter avec lui. Il l'avait vu traverser tellement de chose. En réalité il en savait trop, et elle aurait préféré le savoir muet.
Elle devait néanmoins reconnaitre qu'il s'agit d'un très bel homme, influent, bien pensant et qui la connaissait très bien. Et elle avouait qu'elle se sentait attirée vers cet homme mystérieux qu'elle ne connaissait finalement pas très bien.

Erythrine préféra finalement ignorer l'elfe, et préféra répondre à Carta:
Plume, vous tombez bien! Je viens de trouver cette petite miséreuse. Elle était en prise avec quelques uns de nos gardes et elle s'est même permis d'en défaire quelques uns. Je ne trouve pas cela très respectueux de sa part... Qu'en pensez vous?
Erythrine fut obligée de resserrer sa prise sur le bras de Syriane, l'elfe essayant désespérement de lui échapper.
Tu gigotes beaucoup trop pour une elfe innocente! Pourquoi ces hommes t'ont ils conduits ici? N'essaie pas de me faire croire que ces crétins de notre garde voulaient juste te faire visiter le palais! Qu'as tu à te reprocher maraude? Quelle faute t'a permis de me rencontrer, moi qui ne sort jamais?!
Tu ne réponds pas?! Tu as perdu ta langue? Ou alors c'est ce loup qui te captive! C'est ça? répond moi un peu!

Erythrine secouait la jeune elfe, mais elle ne lui laissait pas le temps de répondre. La princesse n'attendait pas de réponses, elle était surtout ravie de pouvoir se défouler sur quelqu'un et cette elfe inconnue tombait à pic. Dommage pour elle, mais personne n'oserait lui dire quoi que ce soit, à part son grand-père peut être. Mais elle avait tué la garde alors, certainement, il l'aprouverai...

- Certes votre altesse, on ne peut laisser passer cela quand bien même elle n’aurait rien fait pour se faire attraper, ce qui me semblerait étrange vu que Bork, le capitaine, et ses hommes ne sont pas des simples d’espr…

Carta fut interrompu par la sensation que quelqu’un sondait son lien avec Loupiot, celui-ci montra les crocs mais ne se permit pas de grogner par respect pour la princesse. Les deux frères repoussèrent la présence de concert. Carta en profita pour tenter de déceler d’où provenait cette attaque et identifier les éventuels liens comme il en avait désormais pris l’habitude lorsqu’il percevait quelque chose de la sorte.

Cependant, il fut interrompu par l’héritière lorsqu’elle s’adressa à nouveau à l’elfe. Elle avait véritablement changée, c’était désormais un fait certain. Elle était nettement plus agressive et autoritaire qu’avant, à présent elle correspondait mieux au profile d’héritière qui devait être le sien. Carta allait devoir réviser son jugement et continuer à faire profile bas en attendant de mesurer toute l’ampleur du changement et les éventuels risques qu’il pouvait encourir à se frotter à nouveau à la princesse.

Carta n’avait pas bougé depuis le début parce que la princesse ne l’avait pas invité à le faire, et il adoptait le même comportement envers l’empereur. Il attendit la suite, se tenant prêt à obéir au moindre mouvement de son altesse.

Un instant, Syriane se sentit désorienté et due se raccrocher à la présence mental de Soudaine pour éviter de perdre le fils de la discussion. Et cette satané femme qui ne cessait de la secouer ! Elle devait avoir l’air fine, avec ses cheveux noirs en vrac devant son visage et le sang du soldat qui restait sur ses mains. Elle avait ben sentit l’homme commencer à la repousser, mais aussitôt Erythrine s’était lancé dans une longue tirade apparemment destinée à l’intimider.
Mais tout ce que Syriane en retenait, c’était qu’elle devait impérativement ou prouver son innocence –ce qui ne serait pas une mince affaire- , ou tenter de s’échapper, ce qui était pour le moins impossible. Elle opta donc pour la première solution. S’adressant à la femme, puisque celui qu’elle avait nommé Plume ne semblait pas décidé à agir, elle s’écria :

Je n’aie rien fait ! Ces hommes m’ont pris pour une autre, je les aie entendu. Mais je n’aie rien fait !

Elle songea que c’était vraiment ridicule de devoir clamer à des membres de l’Empire qu’elle n’était coupable de rien. Et puis, en même temps, elle mentait un peu, puisque c’était elle qui avait libéré cette fameuse autre elfe. Mais ça, ils n’avaient aucun moyen de le savoir, et Syriane n’était pas prête de le leur dire.

Dans la forêt, Soudaine s’était légèrement rapprochée de l’enceinte d’Urû’baen et n’avait pas perdu une miette de la discussion. Tout son être était tendu vers Syriane.

Celle-ci n’attendit pas vraiment la réponse d’Erythrine et tenta une fois de plus de se défaire de son emprise. Rien à faire, l’autre avait une poigne de fer. Elle cessa donc de tirer et poussa un soupir en attendant la réponse de celle qui la tenait. Elle songea amèrement qu’aucun elfe n’aurait oser se saisir ainsi d’un de ses congénères, même s’il lui en voulait. Mais voilà, elle n’était pas à Ellesmera et elle allait sans doute commencer à le regretter, d’ici peu.

Erythrine regarda l'elfe avec dédain. Cette dernière voulait lui faire croire qu'elle n'avait rien fait... Le seul fait d'être une elfe et de se trouver à Uru'baen était suspect. Elle avait forcément quelque chose à cacher! Mais cela était bien égal à Erythrine. Cete gamine la fatiguait, elle gesticulait, elle piaillait, elle bougeait et elle la contredisait. Tout cela n'était pas pour lui plaire, loin de là. Elle n'avait qu'une envie, abandonner l'elfe dans un cachot pour faire cesser ses mouvements. Erythrine se tourna alors vers Carta:

Cette gueuse m'exaspère. Elle me fatigue et elle risque de ternir l'éclat de mes vêtements avec tout ce sang... Elle ne me semble pas dangereuse, mais plutot incontrolable. Je ne veux plus qu'elle croise ma route. Fais en ce qui te semble le plus utile et le plus radical. Informe le patriarche si cela te semble juste. Je me retire. Je veux être au calme et qu'on ne vienne pas me déranger.

Erythrine lâcha l'elfe et la poussa vers Carta.

Et toi, petite elfe! Sache qu'on ne se présente pas de cette manière devant l'héritière du trône! je ne serais pas aussi clémente la prochaine fois! J'espère que Carta te fera regretter d'être venue!

Elle détourna ensuite le regard de l'elfe, salua Carta d'un bref signe de tête, et claqua des doigts en direction d'un des gardes du palais. Ce dernier rappliqua tout de suite au près de la princesse et la suivit jusqu'à ses appartements. Erythrine avait à présent un port princier et quiconque la croisait dans un couloir savait qu'il ne fallait pas l'embêter. Ses yeux rouges lançaient des éclairs à qui oserait la regarder de trop près.

Carta se redressa et se saisit de l’elfe de sa main gauche, ne portant pas le dispositif qui était habituellement attaché sous son avant bras, il pouvait fermer librement sa main, exception faites de son annulaire manquant. De sa main libre il esquissa une révérence à la princesse qui partait.

- Comme il vous plaira votre altesse. Soyez assurée que cette elfe ne croisera plus votre route, dans l’enceinte de ce château du moins.

La princesse s’en alla en direction de ses appartements. Elle avait beaucoup changée, et elle changeait donc la donne des cartes, ce qui imposait à Carta une réévaluation de son jeu pour s’adapter au nouveau style de ses opposants. Une fois que la princesse eut disparue au détour d’un couloir et quel le bruit de ses pas se fut étouffé par la distance et le cliquetis de l’armure du garde. Carta se retourna vers l’elfe et se mit à marcher d’un pas décidé vers le rez-de-chaussée.

- Allez-toi, viens avec moi !

Carta la tirait derrière lui, maintenant fermement sa main gauche autour du poignet droit de la jeune elfe de sorte qu’au moindre tressaillement musculaire de l’elfe, il pouvait lui faire une clé de bras pour la neutraliser. Loupiot suivait derrière et adressait un regard attentif à la jeune elfe de façon à prévenir son frère en cas de besoin.

Carta était rompu à toutes sortes de technique de combat, à l’épée, à main nue, à l’arc, etc. Il avait appris à prédire les mouvements de ses adversaires en sentant ou en visualisant les contractions des muscles. Il était également fort habille à manier le langage de la cours mais se révélait nettement moins adroit lorsqu’il devait parler de lui ou exprimer ses sentiments.

Bientôt, le petit groupe se retrouva devant la porte principale de la cité. Carta la franchit, suivit de l’elfe et de Loupiot. Après une cinquantaine de mètre, Carta précipita l’elfe en avant. Celle-ci, surprise, trébucha mais se rattrapa grâce à ses réflexes d’elfe.

- Quoi que tu sois venue faire ici, c’était une erreur. Je te conseille à l’avenir d’éviter de revenir ici, je n’oublie jamais un visage et la prochaine fois je ne serais pas aussi clément. Tâche de te montrer digne de la clémence que je t’offre car si la princesse l’avait voulut, tu pourrirais dans une des geôles du château et tu y subirais milles tortures afin de t’arracher tous les secrets des elfes que l’empereur ne connai~~ssen~~t pas encore. Surtout, veille à accorder autant d'important à la vie de tes ennemis qu'à celle de tes amis. L’homme que tu as assassiné m'a vu grandir et il faisait partie de mon histoire. Rien que pour ça je devrais te faire endurer milles souffrances avant de t’achever.

Carta se retourna et marcha en direction de l’enceinte de la ville. Loupiot jeta un dernier regard indéchiffrable à l’elfe puis suivit son frère au trot.

- As tu bien fais de laisser cette elfe partir ?

- Si je devais payer le prix de tous les morts que j’ai données, je serais en enfer pour l’éternité. La mort est une solution à éviter lorsqu’elle est possible.

- Et tu ne crains pas le courroux de la princesse ou de l’empereur ?

- L’empereur doit déjà être au courant et il m'a formé en partie, il sait comment je fonctionne. Je suis sûr qu’il est déjà au courant et même s’il n’approuve pas spécialement ma décision, il ne me dira rien. Quant à la princesse, je suis protégé par l’empereur et de toute façon, je doute que l’elfe cherche à la recroiser un jour. Mais nous aussi nous devons nous en méfier tant que nous ne l’aurons pas totalement cernée et qu’elle ne nous considèrera pas comme des personnes de confiance comme le fait l’empereur.

- Tu as beau faire le dur, tu as le cœur tendre frère et tu penses en loup, on ne tue pas pour s’amuser mais par nécessité.

- Tais-toi sot !

Carta se mit à rire et les deux frères rejoignirent le palais comme si de rien n’était.

Totalement désorientée, Syriane écouta vaguement le long discour sur la clémence que lui servit l'étranger puis le regarda s'en aller. Elle était complétement abasourdie à l'idée d'avoir été aussi facilement libérée.Elle jeta un regard autour d'elle et constata qu'elle était belle et bien libre. Alors un étrange sourire naquit sur ses lèvres. L'homme au loup avait raison, elle devait profiter de cette seconde chance. Elle se jura qu'à aucun prix elle ne reviendrait dans cette maudite ville. De toute façon, une elfe n'avait rien à faire ici.

Sans que son sourire disparaisse, elle se précipita vers la Porte Sud, non loin de là. N'importe qui l'aurait prit pour une simple voyageuse pressée qui craindrait de rater sa caravane. Mais quand elle eut enfin passé la porte, elle vira à droite et plongea dans la forêt.
Déjà, Soudaine venait à sa rencontre. La jeune elfe se jeta à son cou alors que la jument soufflait dans son esprit :

Oh, petites soeur, j'ai cru ne jamais te revoir...

Syriane ne répondit pas mais posa sa joue contre celle de sa compagne. Après quelques secondes de silence, celle-ci demanda:

Où allons nous ?
N'importe où sauf à Urû'baen.

Puis elle grimpa sur son dos et lui expliqua d'un ton moins dur:

La Crête, ça te dit ?
Oui, du moment que tu ne trouves pas d'oeuf qui vienne me remplacer.

Syriane rit un instant puis passa ses bras autour de l'encolure de Soudaine.

Bien sûr que non, tu es irremplacable...
Et bien, en route vers la Crête, dans ce cas là.

La jument déplia vivement ses aîles et se projeta dans les airs. Elles contournèrent la ville, craignant d'être vues. Puis elles prirent la direction des crêtes.

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» Départ de la capitale[poste privé]
» Le monde est petit [privé]
» Vie au palais [post privé]
» Le lac Tüdosten et son étrangère [Privé]