Deuxième Combat: Celukos vs Syriane

Ici se déroulera la joute à cheval dans laquelle s'affronteront Celukos et Syriane.

Mesdames et Messieurs, applaudissez nos deux conquérants.

Je rappelle que le combat se déroulera en 2 rps par participants, que vous ne pouvez recourir à l'aide d'aucune personne tierce et que ce combat est éliminatoire: seul le gagnant pourra continuer le tournois.

Et maintenant, place au spectacle !

Un cheval. Lui, fier dragonnier se retrouvait sur le dos d’un cheval ! Le monde était bien cruel… Mais au moins il fallait reconnaitre que le cheval qu’on lui avait prêté pour le combat était assez beau. La gueule haute, noir éclatant, il avait une fière allure et était imposant. Le seul détail qui gênait Celukos dans cette image était qu’il était certain que c’était Galbatorix qui avait décidé de sa monture et le fait qu’il attribue à son successeur la bête qu’il aurait choisie à sa place pouvait être inquiétant. Qu’attendait-il de lui ? Devait-il se méfier de cet animal ? Représentait-il la victoire ou la défaite ? Était-il la belle monture de la vie ou de la mort ? La question méritait réflexion mais plus tard car l’heure n’était pas au questionnement mais au combat. Celukos fit avancer sa monture dans l’arène. Comme il l’avait deviné le stade était plein à craquer. Il devait surement avoir une démarche tout ce qu’il y a de plus royal car il entendit dans les gradins des voix qui criaient son nom précédé du préfixe « Finiarel» ce qui était plutôt flatteur mais anormal pour un simple guerrier. Mais il ne se laissa pas distraire il était habitué à être vu dignement, il ne fallait pas oublier qu’il était prince ! Ce fut quand il fut au milieu du colisée qu’il regarda enfin son adversaire. Et manque de bol ! C’était une fille. Par les milles mages du désert, était-ce permis un manque de chance aussi flagrant ! Le plus désolant était qu’elle était aussi belle que sa sœur précédente –car pour Celukos toutes les elfes sont sœurs- peut-être même encore plus jolie car elle possédait les mêmes cheveux que Syfka. Après une bref analyse de la situation Celukos pouvait affirmer que Syriane serait plus difficile à battre que sa précédente adversaire. Elle avait l’air plus expérimentée, plus réfléchie… Mais que faisait-il ? Depuis quand avait-il mis de côté ses belles manières ? Celukos s’éclaircit la voix et dit avec calme, douceur et assurance :

- Enchanté, belle demoiselle, je suis Celukos Hirmal, prince du Hadarac, je serai votre adversaire pour ce duel.

L’homme sourit gentiment. Sa tête fut soudain prise par une attaque mentale assez violente. Était-ce l’elfe ? Non ce n’était pas le genre des elfes d’attaquer si brutalement et elle ne semblait pas assez concentrée pour… La douleur cessa. Tout de suite la voix de Nadelys retentit dans sa tête. Tout deux pensèrent la même chose simultanément *Galbatorix* Il ne le laisserait donc jamais tranquille ? Avait-il de nouveau fait un pas de travers pour qu’il se venge de cette manière ?! Syriane se présenta à son tour comme le voulait le protocole engagé par le prince. L’homme qui présentait le duel finissait son petit spitch ils allaient pouvoir commencer.

L’elfe était plutôt concentrée contrairement à Celukos qui paraissait ne pas du tout encore être dans le jeu. Mais les apparences sont parfois trompeuses, en effet ce dernier gardait un œil constamment posé sur les moindres faits et gestes de son adversaire et guettait le premier signe d’attaque. Comme aucun mouvement ne venait il fit tourner son cheval face à Syriane et avec confiance tira son arme de son fourreau. Son épée n’avait pas encore de nom, Celukos ne l’avait pas encore baptisée mais à la vue des insignes de son pays il murmura « Wyrda Garjzla » ce qui veut dire « destin de lumière », c’est par cette épée, pour ce blason qu’il vivrait désormais. Il murmura alors à son cheval :

- Gànga fram

Et la monture obéit. Avec violence mais souplesse les épées s’entrechoquèrent. Mais même si personne ne s’en rendit compte Celukos réalisa bien vite la différence de niveau entre lui et l’elfe. Il était flagrant que Syriane avait suivit un entrainement elfique car elle avait la vitesse surhumaine des elfes dans le domaine des armes. Ce n’était donc pas par cette voie qu’il la vaincrait car même si au début il réussirait sans doute à l’égaliser grâce à l’expérience de ses nombreux combats, à longue durée il n’avait aucune chance.
Ne perdant pas du tout contrôle de la situation il lança :

- Fisntha rasnel !

Ce qui signifie « odeur pot-pourri ». C’était ridicule mais pas si bête que cela quand on sait que les elfes ont un odorat particulièrement poussé et que cette odeur est insupportable – du moins du point de vue de Celukos. De plus le jeune homme avait réfléchi à tout et l’odeur n’était qu’à vingt mètres autour d’eux donc ne dérangeait nullement les spectateurs. Deux secondes après ces premières paroles sensées déstabiliser la jeune fille, il rajouta presque de manière inaudible :

- Delois arget..

Et le sable remua autour de la cavalière et se transforma en fleurs d’argent qui commencèrent à tourner autour de la jeune elfe de plus en plus vite et en étant de plus en plus nombreuses sans que cette dernière ne puisse s’échapper de cette emprise encombrante et menaçante. Alors que la jeune elfe était sans doute en train de chercher quel mot très compliqué- il faut le reconnaître- pourrait annuler le sort, Celukos aurait pu d'une parole fait mourir l'elfe pris au piège mais il préféra profiter de la confusion argentée qui régnait autour de celle-ci pour enfoncer sa lame avec vitesse et précision dans une fente de la couche de fleurs argentées. Son but étant bien sûr de blesser son adversaire.

Syriane fut surprise par la façon dont Celukos se présenta. Elle cilla légèrement au « belle demoiselle », mais répondit indifféremment par sa propre présentation. Le prince sembla l’observer un moment puis il lança sa monture. Leur première joute fut représentative ; la jeune elfe constata qu’il était moins bien entraîné à l’épée qu’elle et qu’elle se sentait tout à fait capable de le battre. Mais, alors qu’elle s’apprêtait à lancer un second assaut, les yeux rivés sur son adversaire, elle s’aperçut que les lèvres du prince s’étaient mises à bouger. Se doutant qu’il allait utiliser la magie, l’elfe immobilisa sa monture et se prépara à parer au mieux une attaque étrangère.

Elle l’avait pris pour un narcisse mais finalement il n’était pas si orgueilleux, pour un prince ; il semblait avoir admis qu’il était incapable de la battre à l’épée, même à cheval. Celukos ne devait pourtant pas étouffer sous la modestie, vu son arme clinquante et son magnifique destrier sûrement offert par l’Empereur lui-même, s’il vous plait.

Un haut le cœur secoua soudain Syriane, alors qu’une nausée irrépressible la prenait ; une odeur atroce commençait à imprégner l’air. L’elfe trouva cette façon de l’affaiblir particulièrement lâche et ridicule. Elle eut l’impression que son estomac se retournait et, au lieu de se boucher le nez, elle dut porter une main à sa bouche pour ne pas vomir.

Au même moment, d’étranges fleurs couleur argent apparurent autour de la jeune fille puis se mirent à tournoyer. L’odeur nauséabonde disparut, et Syriane lâcha un soupir de soulagement. Mais elle n’était pas plus avancée, avec cet écran gris-bleu qui l’entourait. Celukos allait sûrement profiter de son avantage pour l’attaquer et elle n’était pas sûre de pouvoir éviter son épée. Plus attentive que jamais, l’elfe se mit en garde et attendit patiemment, devinant qu’elle ne pourrait pas se sortir de là simplement en traversant le sort du prince.

Quand il attaqua, elle entendit distinctement l’arme siffler son chant lugubre (petit clin d’œil à Asa ^-^) mais cela ne l’aida pas pour autant à l’éviter. Alors que l’épée fendait l’air droit sur elle, elle tenta d’esquiver en se penchant au maximum sur sa monture, mais la lame traça un sillon brûlant sur son bras, déchirant en partie sa manche et lui arrachant un cri de douleur. Un peu plus et Mila aurait dû présenter ses condoléances à mes parents, songea-t elle amèrement en serrant les dents. La blessure était bénigne, mais Syriane avait l’impression d’avoir l’épaule en feu. Elle rengaina son épée et s’allongea sur l’encolure de sa monture. Réfléchissant à toute vitesse, l’elfe tenta de trouver un contre sort, mais elle n’avait pas pu discerner les paroles de Celukos et rien ne lui venait pour se débarrasser de quelque chose d’aussi étrange.

Soudain, une idée lui vint. Une idée insensée. Elle put presque imaginer le « noon ! » scandalisé de Soudaine, et se retint tant bien que mal de rire. Asaïra aurait sûrement adoré cette idée, tout comme Ariana, car elles avaient toutes deux un faible pour les plans farfelues et les tentatives désespérées.

Le cercle de feu. Un sort qui avait faillit tourner à la catastrophe la dernière fois que Syriane avait tenté de l’utiliser, mais c’était alors juste pour en tester l’effet. Elle devait maintenant faire un choix. Elle se sentait tout à fait capable de risquer sa vie juste pour se sortir d’un petit tournoi indemne ; Syriane était une casse-cou, il fallait bien l’avouer, et elle hésitait rarement devant une entreprise insensée. Surtout si la réussite de cette entreprise lui apportait des effets spéciaux hors du commun. C’était décidé, elle allait utiliser le cercle de feu.
L’elfe se creusa un moment la mémoire pour retrouver les mots exacts d’ancien langage. Puis, elle se redressa lentement. La jeune fille commença par délimiter, dans son esprit, un espace autour d’elle et de sa monture ; c’était la barrière de sécurité après laquelle le sort agirait. D’un geste agacé, elle repoussa une mèche de cheveux bruns qui tombaient avec insistance devant ses yeux, l’empêchant de réfléchir à la façon dont elle allait s’y prendre. Mila lui avait pourtant conseillé mainte fois d’attacher sa crinière rebelle pour se battre mais Syriane, plus entêtée qu’un âne, ne l’avait absolument pas écouté.

Elle repoussa ces réflexions gênantes et murmura du bout des lèvres :

- Brisingr òlysr.

La traduction était assez simple : « Cercle de feu. » L’effet fut incontestablement grandiose.

La jeune fille se coucha brutalement sur son cheval, comprenant au dernier moment son erreur. Elle n’avait pas inclus ce qui se trouvait au dessus d’elle dans le sort de protection. Alors qu’autour d’elle le monde explosait joyeusement en gerbes rouges -pour la plus grande panique de sa monture-, elle sentit de drôles de picotements sur sa tête. L’elfe se redressa lentement. Des filaments brûlés de ses cheveux tombèrent dans son cou, glissèrent un moment dans son dos, avant de partir en cendres dans ses vêtements. L’elfe lâcha un soupir de soulagement. Ce n’était que ça. Elle se sentit tout à coup heureuse d’être entière.

Cette sensation fut de courte durée. D’un geste vif, elle dégaina son épée, puis jeta un regard circulaire à l’arène. Elle se rendit compte que la réouverture de son champ de vision la réjouissait plus qu’elle ne s’y attendait ; elle parvint même à sourire, avant d’apercevoir son ennemi, de l’autre coté de l’arène. Sa bonne humeur apparente laissa place à une expression déterminée. C’était peut-être un simple tournoi, mais on ne s’en prenait pas à Syriane sans conséquences ! Celukos ne semblait pas avoir été touché par la vague de feu déclanchée par le sort de l’elfe. Celle-ci éperonna sa monture, cette fois décidée à vraiment combattre, sans dérobade. Les épées s’entrechoquèrent une nouvelle fois, plus violemment encore ; la colère de Syriane vibrait dans son bras armé. Mais, alors qu’elle faisait faire demi-tour à son cheval, elle s’aperçue avec consternation que son adversaire semblait une fois de plus hésiter ; sûrement avait-il l’intention de réutiliser la magie.

Qu’est-ce qu’il avait ainsi à sans cesse éviter le combat ? Si Asaïra avait été là, elle l’aurait sûrement traité de héron. Mais la jeune elfe était tout à fait prête à se battre ainsi. Il voulait de la magie ? Et bien il allait être servi !
Syriane avait un faible pour le feu et l’eau, quand il s’agissait d’utiliser l’ancien langage. Elle avait déjà utilisé le feu ; l’élément qu’elle utiliserait en représailles était désigné d’office : l’eau.

« Adurna », pensa-t elle.

La jeune elfe avait appris à utiliser la magie par esprit depuis qu’elle était toute petite, mais seuls le feu et l’eau lui étaient aussi faciles à contrôler ; une boule bleu apparut soudain dans sa main levée. D’un geste, elle l’envoya sur Celukos, trempant le prince ainsi que sa monture. Un sourire satisfait apparu sur le visage de Syriane ; maintenant elle pouvait agir.

- Sendín dálenr, lança-t elle, cette fois en murmurant ; elle se savait incapable d’utiliser ce sort par esprit.

Le seul mot traduisible est « brise » ; le reste est trop ancien. Un vent frai s’abattit sur l’arène. Le prince, déjà mouillé jusqu’aux os, reçu cette vague glacée. Les deux seuls éléments de la recette du froid étaient maintenant réunis ; Syriane devina que le corps de Celukos avait atteint une température dangereusement basse. C’était son intention, car un tel froid pouvait aller jusqu’à geler le sang d’un homme, ou du moins amoindrissait grandement sa capacité de mouvement. Alors, la jeune elfe éperonna sa monture. Le vent glacé qui soufflait sur ses joues et glissait dans son cou, soulevant par là même ses cheveux, l’indifférait prodigieusement. Plus encore ; il la réjouissait. Les elfes ne craignaient pas le froid. Plus encore, quitte à passer pour une folle, Syriane aimait le froid. À chacune de ses respirations, un nuage de vapeur se formait autour de sa bouche, évitant que ses lèvres ne gèlent. Quand elle arriva sur Celukos, elle se soucia à peine de l’état de son adversaire, et ignora par là même sa propre blessure -pourtant lancinante. La simple épée usagère qu’on avait donné à l’elfe fila droit sur le Prince du Hadarac.