Zavall n’en revenait pas, il avait gagné à une joute à cheval. Alors qu’environ deux ou trois heures avant de commencer cette seconde épreuve, il savait à peine ce qu’était un cheval. Il ne se rappelait même plus de ce qu’il avait fait d’ailleurs.
*C’est normal que tu ne te souviennes de rien, tu as fermé les yeux pendant ta joute, c’est un miracle si tu as gagné. Tu es risible mais bon tu as gagné c’est l’essentiel. Pour le prochain duel essaye d’avoir l’air un peu plus… comment dire moins stupide.*
Il était toujours aussi gentil celui-là. Le maître des ombres prenait un plaisir immense à voir les mésaventures de son hôte. N’empêche que Zavall venait de remporter les deux premiers duels sans l’aide des pouvoirs d’Azathoth. Il se sentait maintenant plus fort, il venait de comprendre qu’il était un puissant guerrier. Il aurait pu soulever des montagnes tant il était imbu de sa personne à ce moment là. Pour une fois, alors qu’il avait détesté la foule auparavant, maintenant, il s’approcha avec prudence quand même du cheval, et salua les spectateurs. Et là, ô merveille pour la première, les gens ont réagi. Zavall n’en croyait pas ses oreilles et ses yeux. Ils applaudissaient, ils se levaient, c’était tellement beau. Là, il n’en pouvait plus, il devenait aussi fort qu’un dieu, immortel, il avait ses fans. Tant de bonheur réunit en quelques instants. Mais tout à coup, quelque chose chagrina un peu Zavall. Les applaudissements n’étaient pas tournés vers lui, et bizarrement le nom qu’hurlait la foule n’était pas vraiment le sien.
C’est alors qu’il comprit, et là son bonheur s’effondra. C’était l’une de ses situations où les on voudrait être tout petit, où une goutte d’eau de lassitude glisse le long de votre visage. A ce moment là, Zavall vivait cette situation. Il ne savait plus où se mettre. Et bien sûr, il y en avait un qui riait à l’éclat. Azathoth n’en pouvait plus, il n’avait jamais rien vu d’aussi risible. Et dire qu’il avait confié à lui la direction du monde si jamais il sortait de sa prison. Plus le temps passait et plus il se demandait s’il n’avait pas choisi un clown comme hôte. Certes il avait de la force mais le cerveau commençait à manquer. Il faisait plus animateur humoristique que grand guerrier futur dominateur du monde. En fait, il ne l’avouerait jamais au trappeur mais il faisait exprès de se moquer de lui. Plus il rigolait, et plus Zavall s’énervait et devenait puissant. Le mieux était quand le seigneur des ténèbres transférait tous ces pouvoirs à son hôte, là, il devenait une bête enragée. Au début, Zavall était gêné, puis plus les secondes et plus il était en colère, il en avait marre de ce tournois, marre de ce public qui en avait rien à faire de ce qu’il se passait autour de lui, marre des rires de Azathoth, et surtout il n’y avait aucune récompense dans ce fichu tournoi.
Puis, ce fut l’apothéose quand il vit qui la foule acclamait. Elle, cette jeune fille, il était sûr de l’avoir déjà vue. Puis quand le public hurla son nom. Son sang ne fit qu’un tour. Erythrine, la fameuse princesse. C’était elle qui l’avait empêché de mener à bien ses projets de domination. Et dire qu’il l’avait oublié. Depuis tout ce temps, il faisait le tournoi pour elle. Il s’était juré de la faire souffrir et voilà qu’elle était là juste devant lui. Comme quoi le hasard faisait bien els choses, il allait enfin pouvoir se venger. Il ne suffisait que de sauter jusqu’à son siège est le tour était joué. Il fixa son regard sur elle, l’avait-elle reconnu ? Peu importe, il vit des hommes venir vers lui avec des épées c’était l’occasion idéal. Il se rua sur une épée, sa bouche laissait échapper un filet de bave, ses yeux n’avait plus rien d’humain. Il y avait limite du sang qui lui sortait du nez. Son côté bestial atteignait son paroxysme.
Et là ce fut le second coup de choc. A peine avait-il prit l’arme que tout le monde l’applaudissait et l’acclamait. On vint faire un cercle autour de lui, en lui lançant des fleurs. Zavall était toujours énervé, il voulait échapper à la foule, tuer tous le monde mais dès qu’il faisait un mouvement, des nouvelles personnes venaient l’entourer. Et puis il faut dire que tout autour de lui, se tenaient des magiciens et des soldats, donc il valait mieux pour Zavall de ne pas céder à ses pulsions. Finalement, quelqu’un vint le chercher et l’amener sur une estrade là, il y avait une porte voix. L’homme prit la parole, ce devait être le chef d’organisation de ce tournoi.
???- Applaudissons notre cher participant Zavall pour sa prestation. Et aussi pour son envie de combattre. C’est un noble guerrier qui s’est proposé le premier pour prendre l’épée et allé faire un éloge à la princesse.
La goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Pour se rassurer, il osa demander à la personne à côté de lui.
Zavall- Quand vous dites la princesse, vous ne parlez pas de …Erythrine. Celle qui est assise dans une tribune là au milieu ?
Zavall osait à peine regarder l’homme tant il était sûr de la réponse.
???- Oui bien sûr c’est elle, et nous attendons de vous un bel hommage.
Zavall- Sinon ?
???-Sinon les guerriers viendront vous détruire.
Zavall- Bon dans ce cas.
Il prit une profonde inspiration, ce qu’il s’apprêtait à faire était vraiment très dur pour lui. Se soumettre à cette … d’Erythrine. Il prit une voix faussement élogieuse et commença son mensonge. Bien entendu, Azathoth quand à lui ne cessait de rigoler.
Zavall- Ô Erythrine toi, la plus belle de toutes les reines. Ton intelligence est à l’image de ta beauté. De toutes, tu es la meilleure, sans toi ce monde basculerais dans le chaos (ce que je souhaite plus que tout), tu es l’équilibre de ce monde. Tu manie la magie telle une déesse et on pourrait penser que tu l’as inventé. Et puis.
Zavall se retournait voir si son adversaire ne voulait pas pointer le bout de son nez pour prendre sa place dans ce stupide éloge qui n’avait rien de sérieux. C ‘était encore une preuve que cette Erythrine était encore ne gamine qui avait besoin des compliments des autres pour survivre.
*Allez dépêche adversaire, qu’on en finisse et qu’on commence à se battre*